BERLIN — L’ancien président de la Catalogne Carles Puigdemont a de nouveau exhorté le gouvernement espagnol, samedi, à entamer des discussions concernant l’indépendance de la riche région du nord-est de l’Espagne, un jour après être sorti de prison en Allemagne.
En conférence de presse à Berlin, M. Puigdemont a dit espérer que la décision d’un tribunal allemand de ne pas l’extrader vers l’Espagne pour rébellion montrerait la nécessité de tenir des pourparlers sur la crise politique qui secoue actuellement son pays natal.
L’ex-leader catalan avait été libéré vendredi après qu’un tribunal de l’État de Schwesig eut décrété que l’accusation de rébellion qui pesait contre lui ne pouvait justifier son extradition puisqu’il ne s’agissait pas d’un crime punissable en vertu du droit allemand.
Carles Puigdemont pourrait encore être extradé vers l’Espagne pour avoir détourné des fonds publics afin d’organiser le référendum sur l’indépendance de la Catalogne en 2017, une accusation beaucoup moins grave.
La ministre allemande de la Justice, Katarina Barley, s’est réjouie de la décision du tribunal et a souligné qu’il revenait maintenant à l’Espagne de prouver que les autres accusations contre M. Puigdemont étaient fondées. Faute de quoi, a-t-elle ajouté, le politicien catalan serait considéré comme un «homme libre» en Allemagne.
Prenant la parole depuis Séville, le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a affirmé que son gouvernement respectait le jugement du tribunal allemand.
Carles Puigdemont a indiqué samedi qu’il demeurerait à Berlin jusqu’à la conclusion des procédures judiciaires sur son extradition. Ensuite, s’il n’était pas renvoyé en Espagne, il prévoyait retourner en Belgique, où il vit depuis avoir fui son pays natal en octobre dernier.
Le politicien âgé de 55 ans avait été arrêté le 25 mars par les autorités allemandes alors qu’il revenait en Belgique en voiture après avoir séjourné en Finlande.