L’acteur Robert De Niro et l’ancien vice-président démocrate Joe Biden ont été visés à leur tour par la série de colis suspects adressés à des personnalités hostiles au président Donald Trump, qui a accusé jeudi les médias d’être en «grande partie» responsables de la «colère» dans la société américaine.
Un colis suspect similaire à ceux adressés à plusieurs personnalités démocrates et à la chaîne CNN a été découvert jeudi matin au bureau new-yorkais de la société de production cofondée par Robert De Niro, critique notoire du milliardaire républicain.
La police a indiqué avoir envoyé sur place une brigade de déminage. Le paquet, adressé à l’acteur, contenait bien lui aussi un engin explosif, a-t-elle précisé, comme ceux envoyés ces derniers jours à la chaîne CNN – à destination de l’ancien directeur de la CIA John Brennan – et à des personnalités proches des démocrates et critiques de M. Trump: le financier George Soros, la candidate démocrate à la présidentielle de 2016 Hillary Clinton, l’ancien président démocrate Barack Obama et son ex-ministre de la Justice Eric Holder.
La police fédérale américaine (FBI) avait indiqué mercredi soir que tous ces paquets étaient similaires, et portaient tous comme adresse d’expédition celle d’une élue démocrate de Floride.
Aucune arrestation n’a encore été annoncée. Certains des paquets semblent avoir été livrés “par coursier ou en mains propres”, a expliqué jeudi le gouverneur démocrate de New York Andrew Cuomo, et la police passe au peigne fin toutes les images de vidéosurveillance pour essayer d’identifier les livreurs.
Robert De Niro, 75 ans, devenu célèbre pour son rôle dans Taxi Driver et acteur fétiche du cinéaste Martin Scorsese, a souvent critiqué publiquement Donald Trump.
Lors de la cérémonie des Tony Awards, les récompenses de Broadway, en juin dernier à New York, il avait lancé depuis la scène un retentissant «F*ck Trump», censuré dans la retransmission télévisée, mais ovationné par le public.
Alors que la campagne pour les élections parlementaires américaines du 6 novembre bat son plein, deux autres colis suspects «d’apparence similaire aux autres» ont également été adressés dans le Delaware à l’ancien vice-président démocrate Joe Biden, a confirmé le FBI.
M. Biden, vice-président pendant les deux mandats de Barack Obama, est régulièrement cité parmi les candidats démocrates potentiels à l’élection présidentielle de 2020.
Donald Trump a accusé jeudi matin les médias d’être en «grande partie» responsables de la «colère» dans la société américaine.
«Une grande partie de la colère que nous voyons aujourd’hui dans notre société est causée par le traitement intentionnellement inexact et imprécis des médias traditionnels, que j’appelle les Fake News», a tweeté le président américain.
«C’est devenu si mauvais et hargneux que c’est au-delà de toute description», a-t-il ajouté. «Les médias traditionnels doivent mettre de l’ordre dans leurs affaires, VITE!»
Le milliardaire républicain avait pourtant lancé la veille un appel à l’unité.
«Dans des moments comme celui-ci, nous devons nous rassembler», avait-il déclaré depuis la Maison-Blanche. «Les actes et les menaces de violence politique, de quelque nature que ce soit, n’ont pas leur place aux «États-Unis».
Lors d’un ralliement de campagne dans le Wisconsin en soirée, Donald Trump avait de nouveau condamné l’envoi de ces colis, estimant que «tout acte ou menace de violence politique» était «une attaque contre notre démocratie elle-même».
Mais il avait également affirmé devant ses partisans que les médias se devaient d’utiliser «un ton courtois et de cesser les hostilités sans fin et les histoires et attaques négatives constantes et souvent fausses».
«Ils doivent arrêter. Nous sommes à 13 jours d’élections très, très importantes», avait-il insisté, en référence aux législatives de mi-mandat du 6 novembre.
