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Turquie: des milliers de manifestants contre le coût de la vie

Quelques milliers de personnes ont manifesté dimanche à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, pour protester notamment contre la forte hausse des prix ces derniers mois, certains saluant au passage les manifestations en France des « gilets jaunes », selon un journaliste de l’AFP.

Les manifestants, qui répondaient à l’appel de la Confédération des syndicats des travailleurs du service public (KESK), se sont réunis dans le centre-ville de Diyarbakir, principale ville du sud-est à majorité kurde du pays, sous haute surveillance policière.

« Nous ne paierons pas le prix de la crise économique », pouvait-on lire sur certaines de leurs pancartes.

La situation économique s’est fortement dégradée ces derniers mois, en raison notamment de l’effondrement de la livre turque sur fonds de tensions diplomatiques avec les Etats-Unis cet été et de défiance des marchés vis-à-vis des politiques économiques menées par Ankara.

L’inflation a atteint en novembre 21,62% en rythme annuel, ralentissant légèrement par rapport à octobre. La hausse des prix reste nettement perceptible au quotidien, malgré les mesures prises par le gouvernement.

Certains manifestants saluaient dimanche le mouvement des « gilets jaunes », des Français modestes qui réclament plus de justice sociale et qui ont notamment obtenu l’annulation d’une taxe sur le carburant, le gel des tarifs de l’électricité et du gaz et une hausse de 100 euros par mois pour les salariés payés au salaire minimum.

« Les demandes de nos sociétés sont similaires », souligne ainsi Mehmet Sirin, un manifestant interrogé par l’AFP. « Ces demandes ont les mêmes objectifs mais il y aura des différences de méthode dans chaque pays (…). Nous demandons simplement la création de conditions de vie humaines ».

Les manifestants, venus de différentes provinces du sud et du sud-est du pays, ont également appelé à ce que les plus de 140.000 personnes limogées ou suspendues depuis le putsch manqué de juillet 2016 soient réintégrées dans la fonction publique.

L’événement s’est déroulé dans une ambiance bon enfant et a duré environ trois heures, selon le correspondant de l’AFP, sans tensions particulières avec les forces de l’ordre.

Les médias turcs ont beaucoup couvert le mouvement des « gilets jaunes » en France, le président Recep Tayyip Erdogan, lui-même souvent accusé de réprimer la liberté d’expression, ayant fortement critiqué la « violence disproportionnée » des forces de l’ordre à Paris.

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