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Un «vieil ami» de Trump inculpé dans l’enquête russe

(FILES) In this file photo taken on December 6, 2016, political consultant Roger Stone speaks with media after meeting with US President-elect Donald Trump at Trump Tower in New York. - Stone, a longtime adviser to US President Donald Trump, was arrested on January 25, 2019, under an indictment issued by the special counsel examining possible collusion with Russia. Stone was charged with seven counts, including obstruction of an official proceeding, making false statements and witness tampering, according to Special Counsel Robert Mueller's office. (Photo by Eduardo Munoz Alvarez / AFP)

Rédaction - Agence France-Presse

Roger Stone, «vieil ami» et conseiller de longue date de Donald Trump, a été interpellé et inculpé vendredi dans l’enquête sur les soupçons de collusion entre l’équipe de campagne du milliardaire républicain et Moscou, puis libéré sous caution.

A sa sortie du tribunal, l’homme de 66 ans a indiqué qu’il plaiderait «non coupable» aux accusations qu’il a qualifiées de «politiques».

M. Stone se voit reprocher d’avoir menti sur ses échanges avec WikiLeaks, l’organisation qui a publié des emails piratés défavorables à Hillary Clinton.

Commentant les conditions de l’arrestation son conseiller, filmée avant l’aube par CNN, le président américain a réagi d’un tweet irrité, dénonçant à nouveau la «chasse aux sorcières» visant selon lui son entourage et estimant que «les trafiquants d’êtres humains (étaient) mieux traités».

Stratège politique et conseiller de l’ombre de dirigeants républicains, M. Stone est le dernier proche de M. Trump à être mis en cause par les investigations du procureur spécial Robert Mueller qui empoisonnent son mandat.

Roger Stone a comparu en fin de matinée devant un tribunal de Floride. Il a obtenu sa remise en liberté conditionnelle contre le versement d’une caution de 250 000 dollars.

Le confident du président a été inculpé de sept chefs d’accusation, dont ceux de fausses déclarations, subornation de témoin et obstruction à une procédure officielle.

Vêtu d’un polo bleu foncé, air détendu, Roger Stone s’est exprimé devant les caméras de télévision à la sortie du tribunal.
«Je plaiderai non coupable à ces accusations (…). Je pense qu’il s’agit de poursuites politiques», a-t-il tonné.

«Rien à voir avec le président»

Autour de lui, une partie de la foule scandait «enfermez-le» («Lock him up»), une référence au slogan «Lock her up» lancé par les partisans de Donald Trump lors de la campagne de 2016 à l’encontre de sa rivale Hillary Clinton.

Puis Roger Stone a de nouveau indiqué qu’il ne «témoignerait pas contre le président.»

«Je suis l’un de ses plus vieux amis. Je suis un fervent supporteur du président. Je pense qu’il fait un formidable boulot», a-t-il lancé.
Cette inculpation «n’a rien à voir avec le président et assurément rien à voir avec la Maison Blanche», a réagi la porte-parole de l’exécutif américain, Sarah Sanders.

«La plus grande chasse aux sorcières dans l’histoire de notre pays! PAS DE COLLUSION!», a tweeté Donald Trump.

CNN a diffusé des images montrant des agents du FBI lourdement armés entourant la maison où se trouvait Roger Stone au moment de son arrestation tôt vendredi matin.

«Qui a alerté CNN pour qu’ils soient là?», a interrogé M. Trump.

Selon l’acte d’accusation, Roger Stone «clamait à la fois publiquement et en privé avoir communiqué avec l’Organisation 1» autour d’août 2016. Cette organisation, WikiLeaks, a diffusé en octobre 2016 des messages piratés du camp démocrate dans le but d’influencer l’élection présidentielle au détriment de Mme Clinton. Le site a de son côté nié toute communication directe avec M. Stone.

Or Roger Stone était membre de l’équipe de campagne de Donald Trump «jusqu’à ou autour d’août 2015 et a maintenu un contact régulier et soutenu publiquement la campagne Trump jusqu’à l’élection de 2016», poursuit le document judiciaire.

«Pendant l’été 2016, Stone a discuté avec des hauts responsables de la campagne Trump à propos de l’Organisation 1 et des informations qu’elle pourrait avoir qui seraient préjudiciables à la campagne de Clinton.»

En décembre 2018, Roger Stone avait nié tout contact durant la campagne présidentielle américaine de 2016 avec Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks.

Investigations tentaculaires

Le conseiller informel de Donald Trump est notamment accusé d’avoir «pris des mesures pour entraver» les investigations sur les ingérences russes. Il lui est reproché d’avoir «fait de nombreuses fausses déclarations» à la commission du renseignement de la Chambre des Représentants.

Jusqu’ici, les investigations supervisées par Robert Mueller n’ont pas directement mis en cause le milliardaire républicain.

Elles ont en revanche débouché sur diverses inculpations et des condamnations de proches collaborateurs du 45e président des États-Unis.

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