Les sanctions de l’ONU contre la Corée du Nord sont «inefficaces», juge un rapport d’experts, selon lequel Pyongyang utilise des aéroports et d’autres bâtiments civils pour son programme de missiles afin d’éviter des destructions lors de possibles frappes préventives.
Le programme de missiles nucléaires et balistiques de la Corée du Nord «reste intact», soulignent aussi dans ce document remis récemment au Conseil de sécurité ces experts chargés de contrôler pour l’ONU l’application des sanctions imposées ces dernières années à Pyongyang.
Les Nord-Coréens continuent à avoir recours en mer à des transbordements de cargaisons pour s’approvisionner en pétrole, exporter leur charbon et violer l’embargo sur les armes qui leur est imposé, ajoute le rapport auquel a eu accès l’AFP mardi.
«Les experts ont découvert que la Corée du Nord utilisait des installations civiles, notamment des aéroports, pour assembler et tester des missiles balistiques» afin d’éviter qu’ils ne soient la cible de raids, ajoute le document. Les experts jugent par ailleurs «inefficaces» les sanctions économiques décidées à l’unanimité par l’ONU en 2017, Pyongyang les contournant pour dépasser ses quotas d’importation de pétrole.
Ce dépassement avait été dénoncé en 2018 par les Etats-Unis. La Corée du Nord continue aussi de violer l’embargo sur les armes et a tenté de fournir de l’armement léger à la Syrie, aux rebelles Houthis au Yémen, à la Libye et au Soudan, indique encore le rapport. «Les sanctions financières restent parmi les mesures les plus mal appliquées», ajoute le texte, évoquant un transfert de comptes en banque d’Europe vers l’Asie.
Ce rapport survient alors qu’un deuxième sommet est en préparation pour fin février entre les dirigeants américain et nord-coréen, Donald Trump et Kim Jong Un. L’objectif de cette rencontre est pour Washington d’engager une «dénucléarisation définitive et entièrement vérifiée» de la péninsule, aboutir à une «transformation des relations» bilatérales et à la «construction d’une paix durable».