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La justice américaine tente d’empêcher l’ouverture de la première salle d’injection supervisée

Rédaction - Agence France-Presse

Le procureur fédéral de Philadelphie a saisi la justice américaine pour tenter d’empêcher l’ouverture d’une salle d’injection supervisés, qui serait la première aux États-Unis, faisant valoir qu’elle violerait la loi fédérale.

L’association Safehouse a annoncé publiquement son intention d’ouvrir site d’injection supervisée dans la région de Philadelphie, mais elle n’a pas encore indiqué à quel endroit précisément.

Le maire de Philadelphie, Jim Kenney, s’est déjà dit publiquement favorable à la création de tels lieux, et l’association bénéficie de nombreux soutiens dans cette ville affectée depuis des décennies par les drogues dures.

En 2017, 1 217 personnes sont mortes d’overdoses à Philadelphie, dont 1 074 en usant d’opiacés, des chiffres similaires à ceux enregistrés à Los Angeles ou New York, dont la population est quadruple et quintuple.

Mais pour le procureur William McSwain, le principe même des salles d’injection supervisée contreviendrait à la législation fédérale sur les stupéfiants, a-t-il fait valoir dans une action au civil, selon un communiqué publié mercredi.

«Si Safehouse veut ouvrir une salle d’injection supervisée, elle devrait en passer par le processus démocratique et essayer de faire changer les lois», a déclaré le procureur fédéral, cité dans le communiqué.

William McSwain bénéfice, dans son action, du soutien du ministère de la Justice, pour qui une salle d’injection supervisée ne ferait pas que contrevenir à la loi mais «créerait de sérieux problèmes de sécurité», a estimé l’adjoint du ministre de la Justice, Jody Hunt, cité dans le communiqué.

«Les faits montrent qu’une salle d’injection contrôlée pourrait sauver des vies et aider à réduire l’impact négatif de la crise des opiacés qui frappe les quartiers de Philadelphie», a réagi, auprès de l’AFP, Deana Gamble, directrice de la communication de la ville de Philadelphie.

En mai 2018, le maire de New York, Bill de Blasio, avait indiqué son intention de mettre en place des salles d’injection supervisée pour réduire le nombre d’overdoses dans sa ville, mais le projet ne s’est, pour l’instant, pas concrétisé.

Les centres d’injection contrôlés ont été créés en 1986 en Suisse. Aujourd’hui, selon le rapport de la ville de New York, il en existe environ 100 dans le monde, répartis dans 10 pays, dont la France, et 67 villes. Plusieurs villes américaines ont fait part de leur intérêt pour la création de centres, notamment San Francisco, Denver et Seattle, mais aucune n’a encore franchi le pas. Montréal a ouvert en 2017 trois sites d’injection supervisées, en en plus de lancer une unité mobile.

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