Les électeurs du canton de Genève ont voté dimanche en faveur d’une loi interdisant aux élus et aux employés publics de porter des signes visibles d’appartenance religieuse.
Plus de 55% des électeurs ont voté en faveur de cette loi controversée, qui pour certains est une source de discriminations envers les femmes musulmanes et pour d’autres anticonstitutionnelle.
Cette loi avait déjà été adoptée en avril par l’assemblée cantonale, dominée par la droite, mais l’extrême gauche, les Verts, des organisations féministes et des groupes musulmans avaient récolté suffisamment de signatures pour obtenir une consultation publique.
Les opposants à cette loi la jugent discriminatoire, certains la qualifiant même d’islamophobe en estimant qu’elle vise les musulmanes portant un voile.
Il est déjà interdit aux enseignants du canton de Genève de porter des symboles religieux visibles, y compris le hijab, mais la nouvelle loi étend cette interdiction aux élus et à tous les employés publics en contact avec le public.
Deux recours en justice déposés contre la nouvelle loi pourraient empêcher son adoption définitive en dépit du vote de dimanche.
«J’espère que les tribunaux prendront notre parti, vu que cette loi va à l’encontre de la Constitution suisse et de la Convention européenne des droits de l’homme», a réagi dimanche Sabine Tighemounine, une élue locale des Verts portant un voile, à l’agence de presse ATS. «On est juste au début du processus», a-t-elle souligné.
Le vote du canton de Genève figurait au nombre de plusieurs sujets locaux, régionaux et nationaux sur lesquels la Suisse votait dimanche dans la cadre de son système de démocratie directe.
Au niveau national, les électeurs ont largement rejeté une proposition de l’aile jeune des Verts qui visait à entraver l’urbanisation en bloquant purement et simplement l’extension des zones constructibles.