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Londres déclare l’état d’urgence écologique

Les militants écologistes ont pris d'assaut la capitale anglaise lundi le 15 avril.

Des milliers de manifestants ont perturbé la circulation lundi à Londres à l’appel du mouvement Extinction Rebellion, pour réclamer un «état d’urgence écologique». Cette action doit se prolonger toute la semaine dans 80 villes et 33 pays.

Ces militants se sont réunis dans cinq lieux de la capitale britannique, sur des artères particulièrement fréquentées, comme le pont de Waterloo ou Oxford Street, ou à proximité des symboles du pouvoir politique ou économique, comme à Parliament Square, à quelques dizaines de mètres du parlement.

«À chaque jour de blocage, la pression sur le gouvernement va s’intensifier. Le nombre de jours que nous tiendrons est l’élément-clé», a déclaré Larch Maxey, un des porte-parole du mouvement.

Il espère que cette action aboutira à une rencontre avec le gouvernement : «S’ils ne répondent pas à nos demandes, nous allons continuer à donner de l’ampleur à la mobilisation.»

Aux extrémités du pont de Waterloo, plus d’un millier de militants bloquaient la circulation en milieu de journée, laissant seulement passer les vélos ou les skateboards.

Munis de brouettes, ils se sont attelés à construire une allée d’arbres au centre du pont, voulant lui donner l’apparence d’un jardin. Plusieurs centaines de personnes en profitaient pour déjeuner au soleil dans une ambiance bon enfant, après l’installation de stands de nourriture végétarienne.

Autre ambiance à Parliament Square

En début d’après-midi, des manifestants brandissaient des squelettes géants, défilant derrière un tombeau noir orné de papillons et d’abeilles.

«Ce sont des funérailles, pour toutes les espèces disparues» ou celles en danger «comme les abeilles», a expliqué Michelle Petitjean, maquillée d’une tête de mort mexicaine.

«Le bon vieux temps est fini!, a poursuivi cette Londonienne de 65 ans. Ça ne veut pas dire qu’on ne va plus s’amuser, mais je blâme ma génération pour son matérialisme.»

Mouvement international né au Royaume-Uni, Extinction Rebellion appelle à la désobéissance civile non violente contre l’inaction climatique.

Venue spécialement des Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre), Manda Brookman, 53 ans, a assuré être «prête à se faire arrêter pour le bien de nos enfants».

À ses côtés, sa fille Ruby, 22 ans, qui travaille avec des réfugiés, a expliqué avoir «déjà vu des gens migrer à cause du changement climatique et de la sécheresse en Afrique de l’Est il y a quelques années».

L’occupation des différents sites à Londres s’est poursuivie cette nuit, et des manifestants ont campé près de Hyde Park.

Extinction Rebellion a annoncé, dans le cadre de sa «rébellion internationale», des mobilisations dans 80 villes de 33 pays jusqu’au 22 avril.

En Espagne, par exemple, des manifestants ont empêché des véhicules d’entrer dans le siège du pétrolier Repsol.

À Berlin, plusieurs manifestations pacifistes ont eu lieu, notamment devant le Bundestag, où des militants, principalement jeunes, portaient des panneaux appelant à «se rebeller pour la prochaine génération». L’accès au pont de l’Oberbaumbrücke, qui relie l’est au sud de la ville, a aussi été bloqué.

Selon la police de Londres, près de 300 personnes ont été arrêtées dans la capitale britannique depuis lundi.

Au Royaume-Uni, le mouvement Extinction Rebellion a trois revendications :

• Proclamer un «état d’urgence climatique et écologique».

• Élaborer un plan d’action pour «réduire à zéro» les émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2025.

• Créer une «assemblée citoyenne» sur les questions de justice climatique.

 

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