Un jury américain a infligé lundi 13 mai un troisième camouflet de taille à Monsanto, détenu par l’allemand Bayer, en le condamnant à verser deux milliards de dollars à un couple atteint d’un cancer qu’il attribue au Roundup, selon les avocats des plaignants.
Le jury a accordé «deux milliards de dollars» aux époux Pilliod au titre de dommages «punitifs» destinés à sanctionner le fabricant du désherbant au glyphosate, a annoncé un des cabinets d’avocats du couple, qui poursuivait le groupe agrochimique devant un tribunal d’Oakland, près de San Francisco.
À ces deux milliards -un milliard par personne- s’ajoutent 55 millions de dollars accordés à Alberta et Alva Pilliod à titre compensatoire (pertes économiques, préjudice moral…).
Ce procès s’était ouvert fin mars, juste après la condamnation -pour les mêmes raisons- de Monsanto à verser 80 millions de dollars à un septuagénaire atteint d’un lymphome non-hodgkinien qu’il attribuait au Roundup.
Une nouvelle fois, le jury a estimé que Monsanto aurait dû prévenir des dangers possibles de son produit vedette. Le fabricant affirme toujours que le Roundup est sans danger.
En août 2018, Monsanto avait été condamné à verser 289 millions de dollars à un jardinier atteint lui aussi de ce même type de cancer, une somme réduite ensuite à 78 millions par une juge.
Dans un communiqué, Bayer s’est dit «déçu» de ce verdict et a annoncé son intention de faire appel, comme dans les deux procès précédents.
Des milliers de procédures judiciaires contre le Roundup sont en cours aux États-Unis.