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Brexit: quelles suites pour le feuilleton?

Brexit Boris Johnson

Un manifestant pro-Brexit.

Rédaction - Agence France-Presse

Après le rejet par les députés lundi soir des élections anticipées voulues mi-octobre par le premier ministre Boris Johson, quels scénarios pour le Brexit?

Prévu initialement le 29 mars 2019, le Brexit a été déjà reporté à deux reprises, faute d’unanimité du parlement sur les formes qu’il doit prendre.

La loi votée par les députés et entrée en vigueur lundi contraint le premier ministre Boris Johnson à demander à l’UE un report de trois mois, jusqu’à la fin janvier 2020. Une «capitulation» à ses yeux.

Et il a affirmé aux députés après l’entrée en vigueur de la loi qu’il ne demanderait pas ce report, sans expliquer comment il compte s’y prendre.

Il nécessite en outre l’approbation des 27 pays membres de l’UE.

Si les députés ont refusé le projet de Boris Johnson, des législatives anticipées semblent néanmoins inéluctables dans les semaines ou mois à venir.

Pour l’opposition travailliste, il serait plus avantageux qu’elles aient lieu après le 31 octobre car cela affaiblirait la position de Boris Johnson, qui s’était engagé à sortir son pays de l’UE «coûte que coûte» avant cette date, la dernière fixée pour le Brexit.

Pour Boris Johnson, ce scrutin est vital puisqu’il a perdu sa majorité au parlement la semaine dernière.

Mais il voulait le tenir le 15 octobre, laissant ouverte la possibilité d’un Brexit sans accord si jamais il le remporte.

Car il devra aller pêcher des voix du côté du parti du Brexit de Nigel Farage, qui avait cartonné aux élections européennes en prônant une sortie sans accord de divorce avec Bruxelles.

Les discussions engagées entre Londres et Bruxelles n’aboutissent pas, les 27 refusent un nouveau report du Brexit prévu le 31 octobre, ou bien Boris Johnson remporte des élections anticipées et fait sortir son pays de l’UE sans accord.

Ce scénario est particulièrement redouté par les milieux économiques, qui craignent une dégringolade de la livre, une chute des exportations, une envolée de l’inflation, voire une récession, avec le rétablissement de droits de douane et le spectre de pénuries de produits alimentaires, d’essence et de médicaments.

Le gouvernement de Boris Johnson se prépare activement à ce scénario, multipliant les annonces de milliards de livres destinés à encaisser le choc.

Londres et Bruxelles parviennent à s’entendre sur la question cruciale du filet de sécurité irlandais, ou «backstop», mécanisme visant à éviter le retour d’une frontière en Irlande entre la province britannique du Nord et la république membre de l’UE au sud.

Londres devait présenter de nouvelles propositions pour remplacer le «backstop», dont Boris Johnson ne veut pas car il maintient provisoirement tout le pays dans une Union douanière avec l’UE.

Le premier ministre irlandais Leo Varadkar a assuré lundi que l’UE n’avait «à ce jour» reçu aucune proposition «réaliste» de Londres.

L’opposition travailliste emmenée par Jeremy Corbyn arrive en tête d’élections générales anticipées et avec le soutien du parti europhile libéral démocrate (centre) et des indépendantistes écossais, organise un second référendum sur le Brexit. Les non à la sortie de l’UE l’emporte. Le rêve des europhiles — les 48% qui ont voté contre le Brexit lors du référendum de juin 2016.

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