Le premier grand procès de consommateurs en Allemagne s’ouvre lundi contre Volkswagen, regroupant des centaines de milliers de clients qui demandent réparation pour leurs voitures diesel truquées, quatre ans après l’éclatement du «dieselgate».
Voici les principaux développements du scandale des moteurs diesel truqués par Volkswagen, qui trouve ses origines il y a plus de dix ans et donnera lieu à partir de lundi à un vaste procès en Allemagne.
2006: Volkswagen lance son projet de moteur adapté aux normes anti-pollution américaines, plus strictes qu’en Europe.
2007: confrontés à l’échec de ce projet, «des employés» développent un logiciel pour contourner les tests de pollution, selon les déclarations ultérieures de Volkswagen à la justice américaine.
2014: une étude américaine mesure des niveaux d’émissions parfois 40 fois supérieurs aux niveaux autorisés. Les autorités demandent alors des explications à Volkswagen, qui n’admet pas de fraude.
18 septembre: l’agence américaine de l’environnement (EPA) accuse Volkswagen d’avoir violé la règlementation anti-pollution à l’aide d’un logiciel capable de tromper les contrôles sur les émissions d’oxydes d’azote (NOx).
22-23 septembre: Volkswagen admet avoir équipé du logiciel fraudeur 11 millions de ses véhicules dans le monde, son patron Martin Winterkorn démissionne et la justice allemande ouvre une enquête pénale. L’action accuse 40% de baisse par rapport au 18 septembre.
15 octobre: l’agence allemande de l’automobile ordonne à Volkswagen de rappeler 2,4 millions de voitures. Le groupe étend le rappel à l’ensemble des 8,5 millions de véhicules concernés en Europe.
22 avril: Volkswagen affiche pour la première fois en 20 ans une perte annuelle.
28 juin: Volkswagen accepte de débourser 14,7 milliards de dollars pour indemniser ses clients américains, ouvrant la voie au rachat potentiel de quelque 480.000 voitures.
29 juillet: une commission d’experts français ayant testé 85 véhicules diesel décèle des «anomalies» dans un tiers des cas, et n’exclut pas le recours par d’autres constructeurs à des logiciels truqueurs.
11 janvier: Volkswagen plaide coupable aux Etats-Unis pour fraude et obstruction à la justice.
1er février: Bosch accepte de verser plus de 300 millions de dollars de dédommagement aux Etats-Unis mais n’admet pas sa culpabilité.
25 août: un ex-ingénieur de Volkswagen, James Liang, est condamné aux Etats-Unis à 40 mois de prison.
6 décembre: Oliver Schmidt, un ex-dirigeant de Volkswagen, est condamné à sept ans de prison par un tribunal américain.
23 février: BMW reconnaît avoir «par erreur» équipé des véhicules diesel avec un logiciel non conforme mesurant les gaz d’échappement. Le groupe de Munich, qui a toujours vigoureusement démenti avoir triché, rappelle 11.700 voitures dans le monde.
3 mai: les autorités américaines engagent des poursuites judiciaires contre Martin Winterkorn, l’ancien PDG de Volkswagen, et cinq autres dirigeants du groupe.
13 juin: Volkswagen accepte de payer un milliard d’euros d’amende en Allemagne.
10 septembre: ouverture à Brunswick du procès d’actionnaires réclamant près de 9 milliards d’euros d’indemnités.
16 octobre: Audi accepte de payer 800 millions d’euros d’amende.
24 octobre: Porsche SE, l’actionnaire principal de Volkswagen, est condamné à 47 millions d’euros de dommages et intérêts à des investisseurs.
1 novembre: l’association de consommateurs VZBV dépose la requête groupée dont le procès s’ouvre lundi.
10 janvier: Fiat Chrysler accepte de verser jusqu’à 515 millions de dollars à différentes autorités américaines qui l’accusaient d’avoir équipé plus de 100.000 véhicules d’un logiciel destiné à fausser leurs émissions polluantes.
25 février: BMW accepte une amende de 8,5 millions d’euros tandis que l’enquête pénale pour «fraude» est classée sans suite.
15 avril: l’ancien patron de Volkswagen, Martin Winterkorn, ainsi que quatre responsables du constructeur sont renvoyés devant un juge en Allemagne pour «fraude aggravée», «violation de la loi contre la concurrence déloyale» et «abus de confiance».
7 mai: Porsche accepte de payer une amende de 535 millions d’euros.
31 juillet: l’ancien patron et trois cadres d’Audi sont renvoyés devant la justice allemande pour «fraude».
24 septembre: le parquet de Brunswick demande le renvoi pour «manipulation de cours boursier» de l’actuel PDG de Volkswagen, Herbert Diess, de son président du conseil de surveillance, Hans Dieter Pötsch, ainsi que de l’ancien patron, Martin Winterkorn.
24 septembre: Daimler accepte de payer une amende de 870 millions d’euros.