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Le bonheur dans une petite maison

Michelle Castillo - Metro World News


Avec leur vaste demeure construite dans un beau quartier, les Morrison croyaient vivre le rêve américain. Très vite, cependant, la tension qui accompagne le fait de posséder une grande résidence a commencé à miner leur énergie et à peser sur leur conscience. «Nous avons glissé du confort vers le ressentiment, affirme Gabriella Morrison. Nous n’avions pas le temps de profiter de la maison parce que nous devions travailler davantage pour la payer.»

Ils ont trouvé une façon simple de résoudre leurs malheurs de propriétaires: ils ont joint le mouvement des petites maisons. Les membres de cette tendance partagent une même conviction: vivre dans un petit espace permet de réduire la complexité de l’existence et de diminuer la production de déchets.

Après la lecture de l’ouvrage The Small House Book, de Jay Shafer, les Morrison se sont débarrassés de 50% de leurs biens en l’espace de six mois. Peu de temps après, Gabriella, son mari Andrew et leur fille Terra ont vendu la maison familiale, ont acheté une tente-roulotte et ont déménagé en Basse-Californie, au Mexique.

«Il y a quelque chose de particulier à vivre dans une tente-roulotte; cela nous a enfin permis de nous rapprocher les uns des autres. Et les changements dont nous avons fait l’expérience sont, j’ose l’espérer, permanents», déclare Gabriella.

Désireux de poursuivre sur leur lancée, Gabriella et Andrew ont déménagé à Ashland, dans l’Oregon, où ils ont bâti une maison mobile de 32m2. La demeure, dont la construction a demandé quatre mois, abrite un coin pour le travail et les repas, une cuisine, une salle de bain, deux grands lits et un coin salon pour les invités.

Et pour s’assurer que sa famille demeure écolo, Andrew se fait un point d’honneur de climatiser et de chauffer sa maison de façon efficace. Les hauts plafonds et les nombreuses fenêtres permettent d’aérer aisément les lieux. Un foyer au gaz chauffe la résidence et peut être éteint quand les Morrison s’absentent. Et, bien sûr, avoir une petite maison leur évite de consommer d’importantes quantités d’énergie.

Chez eux, la «pièce de mobilier» la plus coûteuse est une toilette à compostage de 1400$, qui transforme les déchets humains en compost, ou «fumier humain».

Ils achètent également des articles dans des quantités qu’ils sont capables de consommer entièrement, plutôt qu’en vrac. Résultat: ils ont peu de choses chez eux et évitent ainsi de produire plus de déchets. Il est vrai aussi qu’ils n’ont pas d’espace d’entreposage.

«Le magasinage en entrepôt est un mythe et une farce, s’exclame Gabriella. Vous entrez là-dedans et vous voyez ces affaires incroyables! La quantité de choses que nous avons jetées à la poubelle est scandaleuse. C’est tout simplement trop. Vous ne pouvez pas utiliser 40 pains de savon en une vie!»

Trois ans et demi après avoir fait ce choix de vie, les Morrison se sont débarrassés de 80% de leurs possessions. Ils vivent en observant un principe: si un objet n’a pas été utilisé au cours des 365 derniers jours, il doit être jeté. Ils possèdent encore un meuble de rangement, mais ils prévoient vendre la plupart des articles qu’il contient. Ils se permettent un Tupperware chacun en guise d’héritage. Et avec tout objet ayant une valeur affective, mais n’étant pas utile, ils procèdent d’une façon radicale: ils prennent ledit objet en photo pour en conserver un souvenir, puis ils s’en débarrassent.

Mais au-delà de tout ça, l’initiative des Morrison se résume à un désir de simplicité et d’indépendance. «L’une de nos grandes passions dans la vie est de rendre les gens plus forts afin de les amener à construire leur propre maison. Avec les bonnes informations et un peu d’encouragement, même ceux qui n’ont aucune expérience en construction peuvent bâtir de leurs mains la maison de leurs rêves», s’enthousiasme Andrew.


La maison de Terra
Les Morrison reconnaissent que leur demeure peut devenir exiguë, en particulier avec deux enfants. Alors, pour Terra, leur fille de 12 ans, ils ont construit une petite cabine de guet dans les arbres à 30m de leur maison, où l’adolescente peut dormir et étudier.

Andrew a aussi commencé une plus grande cabane dans les arbres pour leur fils de 17 ans, qui est rentré du Colorado, où il était au pensionnat. C’est quelque chose qu’il promettait depuis longtemps à son garçon.

«Aujourd’hui, nous pouvons enfin le faire – bien que la taille de la maison dans les arbres soit maintenant plus importante et rende les choses plus complexes», ajoute-t-il en riant.

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