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Vendre de l’électricité produite chez soi

Célia Pedroso - Metro World News

Plus de la moitié de l’électricité consommée au Portugal provient de sources d’énergie renouvelable. Et certains entrepreneurs vendent aussi de l’électricité qu’ils produisent chez eux.

Les festivals de musique de Lisbonne, comme l’aéroport de Porto, sont pour l’essentiel alimentés par une énergie propre. Au Portugal, les factures d’électricité révèlent aussi que plus de la moitié de la consommation domestique est alimentée par de l’énergie renouvelable, notamment de l’énergie éolienne.

L’amour du Portugal pour l’énergie verte se reflète dans l’attitude d’entrepreneurs comme Bruno Caramelo, un homme de 35 ans qui travaille dans le domaine de l’équipement hydraulique. Vivant avec sa famille dans une maison de deux étages à Mafra, à 40 km au nord de Lisbonne, il vient d’installer de nouveaux panneaux photovoltaïques sur son toit. Il produit ainsi de l’électricité, qu’il vend au réseau électrique national, après avoir investi 15 000 euros (19 500 $) dans l’équipement nécessaire.

«Je prévois récupérer mon investissement et faire des profits d’ici sept ans, explique-t-il en examinant son toit.Je peux produire le double de l’énergie que je consomme, ce qui présente un intérêt financier, mais réduit surtout mon empreinte carbone.»

Il dispose aussi d’un panneau héliothermique qui lui permet de faire chauffer l’eau et qui a été fort efficace au cours de l’hiver ensoleillé qu’a connu le Portugal. «Je n’ai utilisé une autre source d’énergie que durant une semaine, raconte-t-il. Quand on produit de l’électricité, on se met à faire plus attention à sa consommation.»

Le jour où nous lui avons rendu visite, il a produit 22 kW. Sa moyenne de production journalière est de 20 kW l’hiver et de 30 kW l’été. Il peut ainsi facturer pour 400 euros (525 $) d’électricité par mois.

Comme lui, de nombreux Portugais se sont mis à vendre de l’électricité au réseau électrique national après l’entrée en vigueur, en 2008, du programme de microproduction. «Les systèmes de ce type évitent le gaspillage qui survient durant le transport. Dans mon cas, par exemple, l’électricité est consommée par mes voisins», explique M. Caramelo.

Le Portugal présente un des plus hauts pourcentages de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables de l’Union européenne. Un programme relatif aux énergies renouvelables y a d’ailleurs été instauré en 2005 et s’est développé rapidement. Toutefois, il a suscité la controverse à cause des prix élevés que payent les consommateurs, qui déboursent aujourd’hui davantage pour l’électricité que la plupart des citoyens de l’Europe. Par ailleurs, le plan de sauvetage signé en 2011 avec l’UE, la BCE et le FMIa entraîné une réduction des subventions. De nouvelles règles sont en pleine élaboration, et les nouveaux permis ont été suspendus.

«Le prix que j’obtiens reste intéressant, mais la disparition des mesures incitatives va en décourager plusieurs. Je sais, en tant que consommateur, que nous payons cher, mais nous devons aussi songer au pétrole que ça nous évite d’utiliser et aux émissions de GES que nous ne rejetons pas dans l’atmosphère, déclare M. Caramelo. C’est aussi un mode de vie.»

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