Les lumières médiatiques éclairent jour après jour la crise des réfugiés qui frappe l’Europe. Les Nations unies ont cependant annoncé cet été que plus de 60 millions d’êtres humains sont des réfugiés à l’heure actuelle. Métro fait un tour d’horizon des autres crises qui perdurent, loin des projecteurs et des «unes».
Photos: The Associated Press et Getty
Soudan du Sud
Le Soudan du Sud existe depuis moins de 5 ans et, déjà la sanglante guerre civile qui le déchire a forcé le déplacement de plus de 1 630 000 personnes à l’intérieur du pays et obligé plus de 700 000 Sud-Soudanais à se réfugier à l’étranger, selon les chiffres de septembre du Internal Displacement Monitoring Center. Mis ensemble, ces deux chiffres représentent 20% des 11 700 000 habitants du Soudan du Sud.
Yémen
Avant même que les rebelles chiites renversent le gouvernement sunnite, au début de l’année, le Yémen comptait près de 600 000 réfugiés, la moitié d’entre eux d’origine somalienne, l’autre moitié fuyant les combats entre le gouvernement et la branche yéménite d’Al-Qaïda, réputée être une des plus actives de la planète. Puis vint la guerre, menée par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite: après six mois de bombardements, l’opération Tempête décisive a gonflé ce chiffre à 1,5 million de personnes déplacées. Désormais, 6% des 24 millions de Yéménites ont pris les chemins de l’exil; de ce nombre, 100 000 ont tout simplement fui le pays.
Colombie
Des décennies de conflits sanglants entre l’armée colombienne, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (ou FARC) et différents groupes paramilitaires ont forcé le déplacement plus de 6 millions de citoyens à l’intérieur du pays – soit le plus grand nombre de déplacés internes de la planète, selon l’Agence des Nations unies pour les réfugiés. Aujourd’hui encore, la majorité de ces exilés subissent les contrecoups de la violence qu’ils ont fuie ou subie, vivant dans la pauvreté.
Haïti
Les autorités de la République dominicaine ont décrété en 2013 la déportation de dizaines de milliers d’Haïtiens venus habiter sur leur territoire, même si ceux-ci y sont installés depuis des décennies. Le rapatriement de ces Haïtiens considérés comme «illégaux» par le gouvernement dominicain – même s’ils sont nés citoyens dominicains de parents ou de grand-parents haïtiens – a débuté officiellement le 14 août dernier. Quelque 500 000 personnes seraient ainsi menacées d’expulsion, selon l’agence de presse haïtienne Hpnhaiti.
Amérique centrale
Le nombre d’immigrants illégaux, après avoir connu une hausse rapide au cours des dernières années, a commencé à se stabiliser. Néanmoins, quelque 68 000 mineurs ont tenté d’entrer clandestinement aux États-Unis en 2014, selon le gouvernement américain. La majorité proviennent d’Amérique centrale, où le commerce de la drogue et une culture de corruption et d’impunité offrent un avenir peu reluisant à la jeunesse.
Centrafrique
Un conflit ethnico-religieux a éclaté en décembre 2013 en République centrafricaine, jetant ce pays déjà vulnérable dans une grande instabilité. Depuis, près de 25% des 4,6 millions de Centrafricains ont été déplacés, dont près de 200 000 au Cameroun, au Tchad, au Congo et en République démocratique du Congo. Au plus fort du conflit, plus d’un million de personnes étaient en exil à l’intérieur du pays, rappelle l’Agence des Nations unies pour les réfugiés. Au moins 450 000 personnes sont toujours déplacées en Centrafrique à l’heure actuelle.
République démocratique du Congo
Les guerres se succèdent dans l’est de la République démocratique du Congo depuis plus de 20 ans. Bilan: 2,7 millions de personnes déplacées en 2014, 450 000 réfugiés, près de 4 millions de personnes affectées par les conflits dans le pays, selon le Conseil de sécurité de l’ONU. L’organisme International Rescue Committee estime que 5,4 millions de personnes sont mortes des conséquences de ces conflits, ce qui fait du pays le théâtre de la guerre la plus meurtrière depuis la Seconde Guerre mondiale.
Myanmar
Quelque 430 000 réfugiés birmans ont trouvé refuge dans les pays voisins du Myanmar, la majorité au Bangladesh et en Malaisie. Une crise a éclaté au printemps dernier, alors que des bateaux surchargés de réfugiés prenaient la mer pour atteindre de meilleurs rivages. La plupart de ces exilés sont d’ethnie rohingya, une minorité qui compte parmi les plus persécutées de la planète et qui n’a pratiquement aucun droit face à l’État birman. Quelque 810 000 apatrides vivent au Myanmar, selon l’UNHCR: tous, ou presque, sont Rohingyas.