MADRID — La princesse espagnole Cristina devra finalement subir son procès pour fraude et corruption.
Elle devrait maintenant comparaître le mois prochain, dans le cadre d’une affaire qui vise également son mari et 16 autres personnes.
Ses avocats, un procureur et un avocat qui représente les services fiscaux espagnols avaient pourtant tous déclaré, plus tôt ce mois-ci, que les accusations contre elle devraient être abandonnées parce qu’elle n’a pas commis de crimes et qu’elle devrait tout au plus écoper d’une amende.
Les trois juges qui président au procès ont toutefois refusé de se rallier à cette opinion. Ils se sont plutôt rangés derrière le juge d’enquête qui a étudié l’affaire pendant quatre ans et ont statué que la princesse peut être traduite en justice en raison des preuves déposées par le groupe anticorruption Manos Limpias (Mains propres).
La femme de 50 ans fait l’objet de deux accusations d’évasion fiscale et elle pourrait écoper d’une peine de huit ans de prison. On lui reproche de ne pas avoir déclaré de taxes sur des dépenses personnelles défrayées par une firme immobilière dont elle était propriétaire avec son mari, l’ancien handballeur olympien Inaki Urdangarin.
La princesse Cristina travaille pour une banque espagnole en Suisse, où elle vit avec sa famille. Elle est exclue des activités royales depuis plusieurs années en raison de cette affaire.
Elle sera de retour devant la justice le 9 février.
C’est la première fois qu’un membre de la famille royale espagnole fait l’objet d’accusations criminelles depuis que la monarchie a été restaurée en 1975.
M. Urdangarin et d’autres sont soupçonnés d’avoir détourné jusqu’à 6,2 millions d’euros par le biais de contrats qui avaient été gonflés artificiellement ou jamais remplis.
M. Urdangarin est également accusé d’avoir profité de son titre de Duc de Palme pour obtenir des contrats publics de politiciens, par le biais d’un organisme sans but lucratif qu’il gérait avec un partenaire.
Cristina est la fille de l’ancien roi Juan Carlos qui a abdiqué en 2014 en faveur de son fils, le roi Felipe IV.