Les iniquités raciales et les manières d’y remédier ont été au cœur du sixième débat entre Hillary Clinton et Bernie Sanders, les deux candidats à l’investiture démocrate, jeudi soir à Milwaukee, dans le Wisconsin.
L’enjeu était de mise à l’approche des primaires de la Caroline du Sud du 27 février prochain, où une grande part des électeurs sont issus de la minorité afro-américaine, traditionnellement favorable à l’ancienne secrétaire d’État.
«C’est une des grandes tragédies de notre pays, et nous ne devons plus cacher ce problème sous le tapis, a affirmé le sénateur du Vermont à propos du taux d’incarcération disproportionnellement élevé des jeunes Afro-Américains.
«Ma victoire aurait aussi, je pense, une portée historique.» – Bernie Sanders, à une question demandant s’il ne nuirait pas à l’histoire en privant les États-Unis d’une première femme présidente
Mme Clinton, qui a trouvé en son opposant un adversaire plus coriace qu’elle ne l’aurait cru il y a neuf mois, a noté que le racisme dont était victime les Afro-Américains aux États-Unis n’était pas qu’un problème carcéral, mais qu’il englobait également «une discrimination à l’emploi, à l’éducation et à l’hébergement».
«Nulle banque n’est trop grande pour échouer, nul PDG n’est trop grand pour être emprisonné.» – Hillary Clinton
L’ancienne chef de la diplomatie américaine, qui a essuyé un cuisant revers mardi au New Hampshire, a attaqué les promesses faites par son opposant d’offrir la santé et l’éducation gratuitement à tous et à toutes.
«Nous ne sommes pas le Royaume-Uni ou la France. Nos promesses doivent être réalistes, parce que prendre des engagements qu’on ne peut respecter ne ferait qu’augmenter la colère des Américains», a affirmé Mme Clinton.
Ce fut l’occasion pour M. Sanders de répéter son mantra en faveur d’une économie plus redistributive: «Les familles moyennes paieraient 500 $ de plus en impôt, peut-être, mais ils épargneraient 5 000 $ en frais de santé. À mon avis, ça fait du sens.»