LE CAIRE — Des Égyptiens en colère ont tabassé tard jeudi un policier qui, quelques heures plus tôt, avait tué un chauffeur de taxi au terme d’une querelle.
Les manifestants ont aussi érigé des barrages routiers et encerclé le quartier général des forces de l’ordre locales.
Le ministère égyptien de l’Intérieur a expliqué par voie de communiqué que le policier a abattu le chauffeur de taxi après que les deux hommes se soient disputés concernant le montant de la course. Un deuxième communiqué du ministère évoque une “erreur”.
Des images mises en ligne par un site d’informations permettent toutefois d’entendre des résidants qui affirment que le policier a tout d’abord insulté le chauffeur, qui aurait été abattu après avoir répliqué.
Les médias officiels rapportent que le policier a été arrêté.
Le comportement des forces de l’ordre égyptiennes est de plus en plus controversé. Des milliers de médecins ont manifesté la semaine dernière après que deux de leurs collègues aient été battus par des policiers dans un hôpital du Caire, parce qu’ils jugeaient que la blessure d’un policier ne nécessitait pas de points de suture.
Des groupes de défense des droits de la personne dénoncent la culture d’impunité qui règne au sein des forces de l’ordre. Les procès de policiers sont rares et les peines habituellement légères.
La brutalité policière avait notamment alimenté le soulèvement populaire qui a éventuellement mené à la chute du régime de Hosni Moubarak.