Aux États-Unis, seulement 6 % des jeunes de 9 à 13 ans s’amusent dehors au cours d’une semaine. En Grande-Bretagne, un sondage a démontré que 20 % des jeunes n’ont jamais grimpé dans un arbre! Ces heures de jeux extérieurs ont été remplacées par du temps sur internet, des jeux électroniques ou la télévision.
Le livre intitulé Last Children in the Woods de l’auteur américain Richard Louv qui sonne l’alarme en 2005. Il y décrit des études qui démontrent que le manÂque de contact avec la nature expliquerait des problèmes importants de santé de plus en plus nombreux chez la jeune génération d’américain : hyperactivité, obésité, manÂque d’attention, troubles de comportement, désordre psychologique lié au stress. Il décrit ce phénomène sous l’appellation de «désordre de déficit de la nature» (Nature déficit disorder). Dans son livre Perdus sans la nature, le journaliste François Cardinal décrit que la même tendance inquiétante est observée chez les jeunes Québécois.
De nombreux auteurs rapportent que l’une des principales raisons de ce déficit de nature est l’attitude surprotectrice des parents, le syndrome «de la peur de l’étranger» qui est grandement alimenté par les médias. Les parents d’aujourd’hui sont plus rassurés d’avoir leur enfant entre quatre murs que de les laisser vivre l’aventure dans un parc ou un terrain vague du quartier.
L’autre raison est que ces terrains vagues, peu aménagés, existent de moins en moins dans nos milieux de vie. Ce week-end, mettez vos enfants dehors, en leur demandant d’explorer la nature et de revenir seulement quand ils auront au moins cinq éléments à identifier par la suite en famille. Ce sera bon pour leur santé, mais aussi pour la nature qui les entoure : on protège bien ce que l’on connaît bien.
Un petit test
Voici un test simple proposé par l’écologiste et sociologue Laure Waridel. Elle suggère de montrer 20 logos d’entreprises (Ford, Nike, Rodgers, etc.) à un groupe d’enfants, puis de refaire le même exercice avec des illustrations d’oiseaux communs à Montréal. Alors qu’ils identifieront facilement la très grande majorité des logos, la plupart auront peine à nommer un seul oiseau. Ce petit test démontre à quel point les enfants d’aujourd’hui sont déconnectés de la nature au profit d’une sur-stimulation par des environnements virtuels.