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Gabriel Nadeau-Dubois veut le retour des assemblées de cuisine

Gabriel Nadeau-Dubois, coporte-parole de QUébec solidaire, assis dans un restaurant.
Photo: Josie Desmarais / Métro

Quelques mois après avoir parcouru le Québec, dans le cadre de la tournée intitulée Faut qu’on se parle, le  député de Gouin, Gabriel Nadeau-Dubois, veut relancer ces assemblées de cuisine dans sa circonscription.

«Je veux faire de Gouin un laboratoire de participation citoyenne», indique à Métro l’ex-figure emblématique de la grève étudiante de 2012 qui a été élu à l’Assemblée nationale en mai dernier, avant d’ajouter avoir l’ambition de «faire quelque chose qui ne se faisait pas auparavant».

L’objectif, explique le porte-parole masculin de Québec solidaire, qui lancera lundi un site intitulé aller-retour.org, est de «s’inspirer des techniques et manières de faire qu'[il] a connues dans des mouvements citoyens pour les importer dans le champ politique où le cadre est parfois limité».

Une fois par mois, «au minimum», GND compte se rendre chez des citoyens qui pourront le solliciter sur cette plateforme numérique. «Je n’avais pas envie de perdre ce contact avec les gens, reprend celui qui a participé à près de 70 assemblées similaire de octobre à décembre 2016. C’est ce qui m’avait donné le goût de me lancer en politique, car ça m’a connecté énormément aux préoccupations très simples des gens.»

«À gauche, on a parfois un défaut: on défend de grands principes, de grandes valeurs, mais il faut aussi se préoccuper du quotidien des gens et de choses simples.» – Gabriel Nadeau-Dubois, député de Gouin

Tous les citoyens, qu’importe les idées politiques, peuvent le solliciter, promet-il. «Même des libéraux, des caquistes ou des gens qui ne votent pas, sourit l’intéressé. Ce ne sera pas une conférence. Je ne vais pas vendre le programme du parti. Je veux écouter les citoyens, avoir des échanges, des débats et pouvoir ensuite rapporter ces idées devant l’Assemblée nationale.»

Un budget participatif
Autre nouveauté proposée par Gabriel Nadeau-Dubois: l’élaboration d’un budget participatif. Alors que chaque député dispose d’un fonds discrétionnaire annuel d’environ 80 000$ pour soutenir les organismes communautaires, le jeune élu veut mettre fin aux dérives potentielles.

«Bien sûr, il y a beaucoup de députés rigoureux, mais il y a quelque chose de dérangeant dans le système actuel où ces fonds publics peuvent être dépensés de manière floue et peu transparente, indique-t-il. Par le passé, ces sommes ont parfois été utilisées pour récompenser des groupes qui avaient appuyé une candidature.»

Dans le but de «diminuer [son] propre pouvoir arbitraire», l’ancien leader de la CLASSE veut mettre à la disposition de ses électeurs près de 30 000$. Ceux qui soumettront un projet sur cette même plateforme numérique pourront recevoir un financement de 1 500 à 5 000$. Après une évaluation de ce projet par l’équipe du bureau de Gouin, une assemblée sera organisée et les candidats à cette aide financière pourront publiquement présenter leur idée, qui doit être en lien avec la culture, l’environnement ou la solidarité.

Les citoyens présents durant cette assemblée seront ensuite amenés à faire un vote préférentiel, avec un ordre de priorité et selon les sommes demandées. De trois à dix projets seront choisis deux fois par an, au printemps et à l’automne. Les personnes ne pouvant se déplacer pourront  faire part de leur choix le lendemain, dans le bureau du député.

«C’est plus démocratique, estime le représentant de Gouin, qui envisage déjà d’augmenter ce budget. On est, pour l’instant, en terrain inconnu. Il y a des risques, et donner de l’argent arbitrairement, c’est plus simple. Mais moi, je veux changer ça et peut-être qu’on inspirera aussi d’autres élus.»

Des initiatives similaires ont déjà existé. De 2006 à 2009, l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, dirigé par Helen Fotopulos, avait proposé un tel procédé, qui a vu le jour en Amérique latine et qui a été copié ces dernières années par Paris. Le Sud-Ouest avait également tenté l’expérience en 2013, avant de faire marche arrière, en raison de coupes budgétaires imposées par l’administration centrale.

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