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Projet Montréal veut un débat public sur la gouvernance de Montréal

Photo: Denis Beaumont/Métro

Abolir les mairies d’arrondis­sement pour réduire le nombre d’élus à la Ville. Telle est la principale mesure que Projet Montréal souhaite voir instaurée d’ici 2017. Mais d’abord, la deuxième opposition à la Ville souhaite consulter la population à ce sujet.

Projet Montréal promet donc, s’il est élu en 2013, de mandater l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) pour conduire un vaste débat sur la question de la gouvernance de Montréal. Les citoyens pourraient ainsi notamment se prononcer sur la question du nombre d’élus à Montréal de janvier 2014 à juin 2015.

Toutefois, le chef du parti, Richard Bergeron, promet que les recommandations transmises par la suite au gouvernement du Québec – qui détient le pouvoir de les appliquer pour les élections de 2017 – tiendraient d’abord compte de l’opinion publique.

Ainsi, même s’il précise que, depuis la formation de son parti en 2004, un des premiers projets de Projet Mont­réal est d’abolir les 19 mairies d’arrondissement, Richard Ber­geron affirme qu’il n’hésiterait pas à revenir sur ses positions si la population en venait à souhaiter le statu quo.

«Il se pourrait qu’au terme du débat, il n’y ait pas tant de changements, mais la réflexion aura eu lieu», a-t-il dit, hier, en conférence de presse.

Projet Montréal souhaite remplacer les maires d’arrondissement par des présidents. Ceux-ci seraient nommés irrévocablement par leurs pairs au lieu d’être élus. «Cela veut dire qu’un Montréalais pourra se déplacer dans n’importe quel arrondissement de Montréal et que ce sera les mêmes règles du jeu partout.»

M. Bergeron a tout de même convenu que, concrètement, un président, plutôt qu’un maire d’arrondissement, ne changera pas tellement les choses pour les citoyens. «Symboliquement, le fait qu’il y ait 19 maires à Montréal, en soi, il y a quelque chose qui ne va pas. Il y a quelque chose de contre-intuitif, et même de potentiellement absurde. On n’a pas le choix, on doit faire le débat.»

Projet Montréal reproche à Union Montréal et à Vision Montréal de promouvoir leurs idées avec des «slogans vides». C’est pourquoi le parti souhaite que les citoyens étudient la question de fond en comble pour se former une opinion claire sur le sujet.

«L’administration Tremblay dit : je suis pour la décentralisation, et Louise Harel répond : il faut tout centraliser. Un troisième ressort du lot : il y a trop d’élus. Ça fait des gros titres dans les journaux, mais c’est totalement vide et ça ne mène nulle part», déplore M. Bergeron.

En plus d’abolir les mairies d’arrondissement, Projet Mont­réal souhaite notamment abolir les 38 postes de conseiller d’arrondissement, et réduire le nombre d’arrondissements à Montréal, qui est actuellement de 19, à 13 ou moins.

Un accueil mitigé
Le parti au pouvoir, Union Montréal, n’a pas tardé à réagir aux propositions de Richard Bergeron, hier. Le leader de la majorité à l’hôtel de ville de Montréal, Marvin Rotrand, considère que le chef de Projet Montréal a une vision déconnectée de la réalité.

«Ce que M. Bergeron a oublié de prendre en compte, comme d’habitude, est que ces économies seraient perdues par l’embauche d’attachés politiques, qui sont nécessaires au bon fonctionnement de la Ville», a-t-il fait savoir par voie de communiqué, ne manquant pas de souligner que l’an dernier, Richard Bergeron «désirait ardemment porter le nombre d’élus à 104».

De son côté, la chef de l’opposition officielle, Louise Harel, a accueilli avec joie l’annonce de Projet Montréal. «Un an après la motion de Vision Mont­réal pour mandater l’Office de consultation publique de Montréal sur l’avenir de la gouvernance à Montréal, je me réjouis que le parti de Richard Bergeron se soit enfin rallié au combat que mène Vision Montréal depuis 2009.»

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