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Le métro arrive «à un point de saturation», reconnaît la STM

Photo: Pablo A. Ortiz/Métro

La Société de transport de Montréal (STM) reconnaît que l’augmentation de l’achalandage dans le métro peut facilement devenir un irritant, surtout à l’heure de pointe. Son président, Philippe Schnobb, a indiqué jeudi que le réseau souterrain «arrive à un point de saturation».

Le besoin criant en solutions structurantes pour soulager la congestion dans le transport en commun à Montréal est «indéniable», a avancé M. Schnobb, en marge de l’étude publique du budget 2019 devant la Commission des finances et de l’administration à l’hôtel de ville.

«Il faut penser d’autres façons de faire, d’autres modes. On inviterait les sceptiques à prendre le métro à 8h15 le matin, et ils le verraient. La conclusion saute aux yeux», a-t-il expliqué, affirmant que les usagers récurrents se «rendent bien compte» de la nécessité d’agir.

L’an prochain, la société de transport prévoit une augmentation d’environ 2,2% de ses services dans le métro. Le nouveau garage de Côte-Vertu y jouera un rôle important, a reconnu M. Schnobb, puisqu’il permettra de diminuer les intervalles entre les trains aux heures de pointe sur la ligne orange. «C’est le même principe que quand on élargit les autoroutes. Le fait d’augmenter le service, ça amènera de plus en plus de gens, c’est inévitable. Donc, il faut aller plus loin que ça, c’est sûr», a-t-il considéré.

Vers une ligne rose
La réflexion entourant le bureau d’étude du projet de la ligne rose, doté d’un budget de 1M$ de la Ville de Montréal, est certes intéressante, a-t-il ajouté. «Il faut penser à des développements. On pourra établir les critères qu’on devra prendre en considération. On participe au projet de l’ARTM [Autorité régionale de transport métropolitain] sur la question des tracés et à la réflexion de la Ville, qu’on soutient. On sera là avec les données nécessaires pour les alimenter, et prendre la bonne décision.»

À la station de métro Berri-UQAM, où la congestion est intense aux heures de pointe, l’enjeu «est de composer avec les nombreuses personnes qui font de la correspondance», croit Philippe Schnobb.

«L’idée de la ligne rose, par exemple, qui passerait par un autre tracé, sans escale à Berri-UQAM, c’est certainement une solution qui fait beaucoup de sens.» -Philippe Schnobb, président de la STM.

Le défi est tel, mais il comporte des limites, d’après la société de transpor. «Oui, éventuellement la capacité sera maximale, et c’est pour ça qu’on ajoute des trains, qu’on fait des études. Il faut voir aussi qu’il y a une limite à ce qu’on peut faire dans le métro. On n’aura pas un wagon aux 20 secondes. Il y a d’autres moyens d’amener les gens au centre-vile, on doit les impliquer», a tranché le président.

Parmi les solutions les plus viables, la société de transport dit privilégier le développement de lignes de bus qui iraient directement au centre-ville, à l’image de la populaire ligne 427-Express Saint-Joseph. «Elle fonctionne très bien, c’est très utilisé. Maintenant, il faut voir si on peut en développer d’autres», a ajouté M. Schnobb. Selon lui, l’arrivée du Réseau express métropolitain (REM) aura pour impact d’alléger la charge sur la ligne orange, puisque les usagers pourront emprunter le réseau structurant pour se rendre au centre-ville.

Les 300 nouveaux bus attendus dès 2020 constitueront aussi un défi important d’intégration de la mobilité pour la STM. «On parle d’environ 600 chauffeurs à embaucher, a expliqué le directeur général Luc Tremblay. On fait une préqualification et une préformation. Autrement dit, quand on a besoin de gens, on a déjà des bassins. Mais il faut être prévoyant. On a des campagnes massives de recrutement en ce moment.»

Revoir le dialogue avec le SPVM
Bon an mal an, la société de transport verse environ 15M$ au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour que celui-ci lui fournisse des agents de surveillance dans le réseau de métro. Or, selon M. Tremblay, l’entente entre les deux parties n’est pas tout à fait claire.

«Ça semble difficile de trouver une entente formelle, même s’il y a une bonne volonté de part et d’autre. Les agents du SPVM participent ardemment au soutien en déplacement des usagers. Mais on voudrait que leur rôle et leurs responsabilités sur le terrain soient plus claires, pour éviter que ça tombe entre deux chaises.» -Luc Tremblay, directeur général de la STM.

Depuis 10 ans, le montant transféré au SPVM a été ajusté en fonction de critères plutôt inconnus, plaide la société de transport.

«On reçoit une facture, et on la paye évidemment. Mais on veut s’assurer que chaque sous soit dépensé à bon escient. On essaie de mettre ça au clair avec eux», a renchéri le directeur général.

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