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Année moyenne sur le front de la lutte à l’agrile du frêne

Malgré le plan d’intervention de la Ville, l’agrile du frêne a continué d’étendre son territoire et menace plus que jamais les milliers de frênes montréalais qui représentent 20% de la canopée, l’étage supérieur de la forêt, directement influencée par le rayonnement solaire. «Cette année, malgré les moyens déployés, on n’a pas trouvé une très grande quantité de nouveaux arbres infectés, contrairement à ce dont on pouvait s’attendre», indique Valérie De Gagné, une des porte-parole de la Ville.

En effet, les arboriculteurs n’ont décelé cette année que deux nouveaux foyers d’infection, contre huit l’année dernière. Néanmoins, les relevés des pièges installés cette année ont été porteurs de mauvaises nouvelles dans plusieurs arrondissements.

Ainsi, dans l’arrondissement de Saint-Laurent, 26% des 19 pièges installés contenaient un ou plusieurs spécimens. Dans Ahuntsic-Cartierville, le taux a été de 20%. Les pièges en question contenaient des phéromones attirant l’insecte ravageur exotique. Ils ne permettent pas de trouver de nouveaux sites d’infestation, mais donnent des indications sur la présence de l’insecte dans les parages.

Même si ailleurs, les chiffres du piégeage sont loin d’être aussi alarmants, «la Ville ne s’attendait pas à des chiffres d’une telle ampleur dans ces deux arrondissements», précise une source bien au fait du dossier. À chaque nouveau foyer d’infestation, les arboriculteurs de l’arrondissement concerné doivent traiter tous les frênes dans un rayon d’au moins 250 mètres.

Une tâche ardue, car la majorité des arrondissements ne disposent pas d’inventaire à jour de leurs arbres de rue, même si la Politique de l’arbre le préconise. De plus, la détection de l’agrile sur les terrains privés, est généralement laissée aux bons soins des citoyens.

Jusqu’ici, la Ville s’était félicitée d’avoir détecté l’agrile de façon précoce. Mais dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, les arboriculteurs ont décelé cette année un foyer d’infestation particulièrement ancien (d’environ 2009), sur la rue Alexandre-Lacoste. Cela laisse penser que l’insecte ravageur a eu amplement le temps de se multiplier et de se disperser. Plus du quart des arbres matures de la rue sont à terme condamnés, ce qui fera perdre à la rue une partie de son côté bucolique.

Pour tenter de limiter l’invasion, la Ville a présenté ce printemps un plan d’intervention en plusieurs points. Injection de biopesticides, encadrement des mouvements de produits du bois et information des citoyens seront encore au menu l’année prochaine. Le plan détaillé sera connu le printemps prochain.

Montréal n’est pas la seule ville à faire face à l’agrile. D’autres foyers d’infection ont été découverts pour la première fois à Longueuil et à Laval cet été. En Ontario, où le phénomène est plus ancien, des millions d’arbres ont dû être abattus.

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