Soutenez

Une œuvre d’art public créée avec les citoyens

Photo: Denis Beaumont/Métro

Le parc Toussaint-Louverture, au cœur de Habitations Jeanne-Mance, fera peau neuve le 12 septembre avec l’inauguration d’une œuvre d’art public à laquelle ont participé les résidants du quartier.

Huit roches sur lesquelles sont gravés des mains, des noms et des messages et neuf immenses feuilles stylisées en aluminium formeront six îlots dans le parc complètement réaménagé. Ils constituent «L’étreinte», une création de l’artiste Luce Pelletier. Mme Pelletier n’est cependant pas la seule artisane de l’œuvre.

D’abord l’une des trois finalistes au concours d’art public organisé par la ville, Mme Pelletier a passé une semaine en résidence aux Habitations Jeanne-Mance, durant laquelle elle a rencontré des habitants des lieux, issus de diverses communautés culturelles. Elle a amené des repas aux personnes âgées, participé à des ateliers de céramique, discuté avec les jeunes.

«L’idée était que les artistes s’imprègnent de l’endroit, développent un lien de confiance avec les résidants, récoltent leurs idées et s’en inspirent», relate Isabelle Riendeau, chargée de projet au Bureau d’art public de la Ville de Montréal.

Une fois cette étape complétée, Mme Pelletier a passé du temps dans une classe de francisation donnée à des résidants. Elle a demandé aux participants d’amener des objets représentatifs de leur culture. «On a eu des robes traditionnelles, des cartes comportant des symboles chinois, des étoffes du Bangladesh, pour ne nommer que ceux-là, raconte Mme Pelletier. Je m’en suis inspirée pour créer des motifs sur les feuilles en aluminium.»

[pullquote]

Les gens de la classe ont également mis par écrit leurs souhaits aux générations futures. Une vingtaine de ces messages ont été sélectionnés et ont été gravés sur les roches de l’œuvre.

habitations jeanne-mance

 

Les enfants du quartier ont aussi été mis à contribution. Dans leurs écoles, Mme Pelletier a pris leurs mains en photo. Elle a ensuite confié à un graveur la tâche de les reproduire sur les roches à l’aide d’un jet de sable.

«C’était important pour nous que les résidants s’approprient l’œuvre, se reconnaissent en elle, souligne Isabelle Riendeau. Mme Pelletier a surpassé nos attentes.» Les enfants pourront en effet s’amuser à chercher leurs mains, sous lesquelles sont inscrits leurs noms. Les adultes, eux, reconnaîtront des souhaits qu’ils ont formulés et les motifs inspirés de leurs objets personnels.

Rolland Durocher, locataire des Habitations Jean-Mance depuis 34 ans, est très enthousiaste. «C’était un parc désuet et mal fréquenté, rappelle-t-il. Les résidents voulaient qu’il soit réaménagé.»

M. Durocher croit que la prolifération d’œuvres d’art dans le quartier contribue à faire des Habitations Jeanne-Mance un lieu où il fait bon vivre. «Quand j’ai commencé à habiter ici, c’était pratiquement un ghetto, raconte-t-il. Maintenant, les gens s’arrêtent pour prendre des photos.»

 

 

 

 

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.