La Ville accusée de négliger les milieux naturels de Montréal
La Ville de Montréal a prévu allouer 101 M$ à l’aménagement et à l’acquisition d’espaces protégés dans le cadre de la Politique de protection et de mise en valeur des milieux naturels. Or, seulement 36 M$ ont été dépensés pour aménager des terrains «voués spécialement à la protection et au maintien de la diversité biologique» depuis 2004, selon un document obtenu par Projet Montréal en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.
Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a dressé une liste d’occasions ratées, comme le Golf de Meadowbrook dans l’Ouest de l’Île, qui aurait pu être acheté à bas prix en 2004, et de projets en suspens, comme la falaise Saint-Jacques.
Projet Montréal a annoncé son intention de déposer une motion au prochain conseil municipal pour que la gestion du budget destiné aux milieux naturels soit plus transparente. «Ou sont passés les autres 65 M$ promis?» a demandé M. Bergeron.
Alan DeSousa, responsable du développement durable, de l’environnement et des parcs à la Ville a rapidement réagi, mardi. Il a expliqué que les sommes annuelles prévues étaient celles disponibles pour l’emprunt, mais que les contribuables seront reconnaissants d’apprendre que certaines dépenses ont été évitées. «La superficie des aires protégées n’est pas nécessairement liée aux acquisitions», a-t-il précisé.
Des ententes avec l’Université de Montréal et Hydro-Québec, par exemple, auraient permis de protéger des terrains «sans dépenser un sou».
M. DeSousa a aussi annoncé la création d’un nouveau parc-nature dans l’arrondissement de Saint-Laurent, en collaboration avec Technoparc et les Aéroports de Montréal. Le parc des Sources, un habitat privilégié pour les castors, occupera près de 40 hectares. Avec ce projet, M. DeSousa a évalué à 5,4% le territoire protégé sur l’île de Montréal, alors que l’objectif fixé par la Ville est de 6%.