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François Saillant: Une vie à «chialer» contre l’injustice

Photo: Archives Métro

François Saillant est la preuve vivante qu’on peut passer toute une vie à militer tout en étant optimiste et heureux. Celui qui milite depuis plus de 40 ans lance cette semaine un livre intitulé Le radical de velours: parcours militant. Métro s’est entretenu avec François Saillant, un homme qui se fait régulièrement traiter «d’éternel chialeux».

Qu’entendez-vous par «radical de velours»?
Josée Boileau avait écrit pour Le Devoir un portrait de moi intitulé «Le radical de velours». Ça m’avait surpris, mais en y repensant, j’ai trouvé que ça me qualifiait plutôt bien. J’ai des idées radicales […], mais je cherche le consensus dans les mouvements de lutte.

Comment avez-vous commencé à militer?
J’étais adolescent à la fin des années 1960. C’était une époque effervescente. Il y avait un bouillonnement autour de la lutte pour l’indépendance du Québec. La première manifestation à laquelle j’ai participé était organisée par le Rassemblement pour l’indépendance nationale. À l’échelle internationale, il y avait Mai 68, les luttes des Noirs américains, la lutte contre la guerre au Vietnam.

Vous vous êtes impliqué auprès du Parti québécois, puis du Front d’action populaire en réaménagement urbain (dont il est le coordonnateur depuis 1979) et de Québec solidaire. Quel est le moteur de votre militantisme?
La lutte contre les injustices.

Faut-il être un éternel frustré pour militer toute une vie?
S’il y a quelque chose que je ne suis pas, c’est ça. Je suis une personne heureuse dans la vie. Cela ne m’empêche pas de dénoncer les injustices et de revendiquer le bonheur pour tout le monde.

Pensez-vous que les gens militent moins aujourd’hui que dans les années 1960?
Non. Je n’ai pas de nostalgie par rapport à cette époque. Même dans les années 1960, le militantisme était un défi. Et un mouvement de l’ampleur des manifestations étudiantes d’aujourd’hui, ça ne se voyait pas durant ces années-là.

Jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour défendre vos idées?
Assez loin. Je me suis fait arrêter à quelques reprises. Mais je ne poserais pas de gestes avec lesquels les gens pour qui je me bats ne sont pas d’accord.

Quelle est votre plus grande victoire?
Qu’il se fasse encore du logement social. Dans les années 1990, le fédéral s’est retiré de ce programme, et plus personne n’en construisait. Il a fallu mener toute une bataille avec le gouvernement du Québec pour qu’il s’en occupe. Ça n’est pas revenu au même niveau qu’avant, mais on bâtit encore des logements sociaux.

Le radical de velours: parcours militant
M éditeur
L’ouvrage sera lancé le 10 avril au Conseil central de la CSN

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