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Des couples manifestent contre l’allongement des délais d’immigration

Photo: Dominique Cambron-Goulet/Métro

Une quarantaine personnes se sont rassemblées devant l’Hôtel de Ville de Montréal, samedi après-midi, pour dénoncer l’extension des délais d’immigration pour les conjoints de citoyens canadiens.

«En 2013 on était à 14 mois de délai de traitement pour la demande de résidence permanente, début 2014, c’était 16 mois et le 20 mars 2015 c’est passé à 27 mois», soutient l’organisatrice de la manifestation, Sabrina Rehel, dont le conjoint français, Jérémy Baheux, vient tout juste de recevoir son permis de travail.

Si de son côté, il a eu la chance d’obtenir un permis de travail, ce n’est pas le cas de tous, même pour des travailleurs qualifiés. Anne Schumacher, qui était consultante en amélioration des équipements industriels en Belgique, a fait sa demande de résidence permanente en septembre 2013 et n’a toujours pas vu son statut régulé. «Ça veut dire, pas de permis de conduire, pas de permis de travail, pas d’assurance maladie, confie-t-elle à Métro. Je n’ai pas la capacité de travailler au Canada. J’ai du boulot qui m’attend, mais je n’ai pas la capacité de postuler.»

Selon Mme Schumacher, Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) fournit peu d’informations aux demandeurs du programme de parrainages de conjoints.

«On est resté plus d’un an sans avoir de nouvelles» – Anne Schumacher

Aujourd’hui, à cause du délai, elle doit repasser des évaluations médicales, car les anciennes, faites au début de son processus d’immigration, ne sont plus valides. Anne Schumacher déplore également le manque d’humanité de CIC.«Il y a des mamans qui tombent enceintes sans protection sociale, des gens qui ne peuvent jamais rentrer chez eux», illustre-t-elle.

Le député du Nouveau Parti démocratique (NPD) de Rosemont–La-Petite-Patrie, Alexandre Boulerice, qui prenait part au rassemblement, avoue voir ce genre de cas régulièrement dans sa circonscription. «Souvent ces gens-là ont trouvé un travail, sont bien intégrés, ont fondé leur famille, et après six ou sept ans ils se font dire que leur dossier est refusé», soutient-il.

La porte-parole de l’opposition en matière d’immigration à Ottawa et députée de Pierrefonds—Dollard, Lysane Blanchette-Lamothe était également sur place. L’élue dit ne pas comprendre exactement ce qui allonge les délais. «Le ministre [de l’immigration, Chris Alexander,] ne reconnaît même pas à la base qu’il y a un problème et des délais inacceptables, mentionne-t-elle à Métro. Si on avait un ministre qui était prêt à reconnaître le problème, peut-être qu’il serait prêt à mettre des ressources pour le régler.»

Il s’agit d’une quatrième manifestation pour le groupe Canada Inlanders Spousal Sponsorship Petitioners qui est un rassemblement de couples inquiets de la situation actuelle du programme de parrainage. En janvier, certains de ces couples ont exigé une enquête du Vérificateur général sur l’allongement des délais.

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