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Une carte pour choisir la route la moins polluée

Grâce aux travaux de chercheurs de l’Université McGill, les cyclistes montréalais ont désormais accès à une carte intelligente qui leur indique la route la moins polluée pour se rendre d’un point A à un point B. Entrevue avec Guillaume Bareau qui a participé à l’aspect technique des travaux de la chercheuse Marianne Hatzopoulou.

Comment avez-vous cartographié la pollution?
Des stations fixes ont mesuré le niveau de dioxyde d’azote à plusieurs endroits à Montréal. Un modèle statistique prenant en compte différents critères tels que la présence d’une autoroute ou la dispersion des vents nous a ensuite permis de prédire la concentration de dioxyde d’azote partout sur l’île. Ces prédictions ont ensuite été validées par des vélos équipés d’outils de mesure. Attention, ce ne sont que des moyennes annuelles, mais elles permettent de faire des choix. Pour rendre ces données plus parlantes, on a créé BicyclAir, un calculateur d’itinéraire, un peu comme Google Maps. Une fois choisi, un lieu de départ et un lieu d’arrivée, on obtient trois trajets possibles: le trajet le plus court, le trajet le moins pollué et le trajet le plus calme en matière de circulation.

Quelles conclusions pourraient en tirer les décideurs publics?
Les niveaux de pollution à Montréal dans les quartiers centraux sont suffisamment élevés pour être un enjeu de santé publique, mais ils sont dans la moyenne des villes canadiennes, et certainement inférieures à des villes comme Pékin ou Paris. Inévitablement, la pollution est plus forte sur les grands axes et dans le centre des affaires. Les grands édifices provoquent un effet canyon qui empêche la dispersion des polluants. Du point de vue de la qualité de l’air, les pistes cyclables devraient donc être aménagées en dehors des grands axes ou le plus à l’écart possible du trafic motorisé car quelques mètres d’éloignement suffisent à faire baisser considérablement les concentrations de polluants.

Croyez-vous que cela pourrait décourager l’utilisation du vélo?
Il ne faut surtout pas que ces niveaux de pollution découragent les cyclistes, car les bienfaits résultant de l’exercice compensent largement les méfaits de la pollution. Par ailleurs, selon certaines études, la pollution à laquelle est exposé un automobiliste serait deux à quatre fois supérieure à laquelle s’expose un cycliste, en raison du confinement dans le véhicule. Par ailleurs, selon certaines études, la pollution à laquelle est exposé un automobiliste serait deux à quatre fois supérieure à laquelle s’expose un cycliste, en raison du confinement dans le véhicule. En comparaison l’outil BicyclAir ne permet de réduire l’exposition aux polluants que d’une dizaine de pourcents.

 

 

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