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Heavy Saint-Lambert: en quête du métal sur la Rive-Sud

Natalia Wysocka et Jeff Yates - Métro

Les foules, la frénésie, la folie, le faramineux prix de la bière et les files d’attente… tout ce qui fait la beauté d’un festival. Mais qui peut aussi fatiguer. Et si on pouvait avoir le meilleur des deux mondes? C’est-à-dire prendre part à un événement bien musclé et bruyant comme Heavy Montréal, mais sans tout à fait y être? Ayant eu vent, grâce à la controverse qui gronde, qu’à Saint-Lambert, on entend tout, et fort à part de ça, nous avons mis le cap sur la municipalité de la Rive-Sud pour vivre l’expérience de Testament loin de Testament.

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16 h 20

Des au revoir acrimonieux, alors que le journaliste Mathieu Horth-Gagné (gauche) dit adieu à son collègue Jeff Yates (droite), qui quitte le site de Heavy Montreal en direction de contrées lointaines.
Des au revoir déchirants: le journaliste Mathieu Horth-Gagné (gauche) dit adieu à son collègue Jeff Yates (droite), qui quitte le site de Heavy Montréal en direction de l’eldorado du métal.

À regret, nous quittons Heavy Montréal et le spectacle des quatre types cagoulés de Masked Intruder, qui continuent de se déchaîner dans un délire de pop-punk colorée. Nous atteignons la sortie. Nous croisons notre collègue Math Horth-Gagné qui, lui, débarque à ce moment même au parc Jean-Drapeau avec son t-shirt de Slayer, son enthousiasme et son amour du trash et du punk. Nous entrons dans le métro. (Ça sonne presque comme une opération sérieuse tout ça.)

16 h 35

Ceux qui se plaignent du stationnement à Montréal seront comblés au Collège Champlain, un cégep à Saint-Lambert.
Ceux qui se plaignent du stationnement à Montréal seront comblés au Collège Champlain.

Quinze minutes plus tard, on arrive au métro Longueuil, où on passe à la SA… euh, au dep pour acheter du jus d’orange et de la vod… euh, des vivres. Dehors, il fait soleil. Et il y a du parking tout plein! C’est délicieusement désert. Le décor parfait pour quiconque exècre les foules, les files d’attente, les masses de gens qui se déplacent en mottons et le côté parfois suffocant d’un mosh-pit. On marche sur le chemin qui borde le Cégep Champlain. On tend l’oreille… Non, ce n’est pas une illusion (ou une métaphore poche): il y a des criquets qui stridulent.

16 h 50

Le premier fan de métal que nous rencontrons est un petit beagle dont nous ne connaissons malheureusement pas le nom.
Le premier fan de métal que nous croisons est un petit beagle qui semble partager nos goûts musicaux.

Nous rencontrons notre premier ami à Heavy Saint-Lambert, qui s’adonne à être un ami canin. Le métal n’est pas discriminatoire. On échange un signe de devil. Avec son propriétaire.

16 h 58

Le groupe métal Testament... peut-être.
Le groupe métal Testament… peut-être.

Tenez-vous bien mesdames et messieurs: pas de file pour la toilette! Tenez-vous bien, mesdames et messieurs : pas de file pour LA toilette!

À Heavy MTL, y’a le VIP et le reste. Ici, tout le monde est un VIP. («Tout le monde», c’est à dire Jeff, la joggeuse qui court derrière et le gars qui fait voler son cerf-volant.) Quelques minutes passent. On entend du bruit. D’autoroute. On bouge un peu? Tiens, une toilette. Et même pas de file devant. C’est vraiment le traitement royal auquel rêve tout festivalier, ça.

 17 h 21

Il faut bien un périmètre de sécurité pour séparer le groupe de la foule, mais dans ce cas-ci, c'est ridiculement loin.
Il faut bien un périmètre de sécurité pour séparer le groupe de la foule en délire…

Au parc Jean-Drapeau, juste en face, le groupe de trash-métal californien Testament s’apprête à commencer son set. On trouve une place près de l’accotement. Juste devant la clôture. Le luxe.

On bouge toujours, espérant entendre un p’tit Over the Wall. Ou quelques notes de The New Order. Soudain… oui! «Dude! On entend de la musique…!!!» «Nope, Nat, c’est un gars qui en joue dans son char.» «Mais non, j’te dis!»

CimetièreJeff a déjà été dans un groupe de métal. Il revit ici ses heures de gloire dans un lieu des plus métal qui soit.

Effectivement, avec la brise arrive un peu de son… et les effluves délicieux d’un BBQ. OK. Vraiment. Il FAUT trouver le métal. «Regarde! Un cimetière! Ça, c’est métal!» Et aussi très silencieux.

17 h 30

Yes! Plus loin dans le parc de la Voie Maritime, on distingue soudain plus «clairement», comme un doux murmure, un peu de basse. Et la voix du chanteur Chuck Billy, qui nous parvient faiblement. Est-ce qu’on pourrait l’entendre mieux?

photo(11)Pour le savoir, on se dirige de nouveau vers les résidences et c’est là, postés au coin des rues River et Pine, qu’on trouve notre point sucré. Sweet spot. Jackpot! Écoute… pf. pf. pf. pf. (bruit de basse) Très vite, cependant, les cris d’enfants qui jouent non loin enterrent Testament (ha!). Chut les enfants! On essaye de dresser la playlist du show qui se déroule de l’autre bord du fleuve. Quoi? On fait un travail TRÈS SÉRIEUX.

18 h 35

photo(10)

Trente-cinq minutes après la fin du spectacle de Testament, et 35 minutes après le début de Billy Talent (légèrement moins métal), on se résigne. Bye Saint-Lambert. Merci pour ton accueil (et ta quiétude feutrée? d’accord, d’accord, on ne poussera pas notre luck).

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