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Eaux usées dans le fleuve: Erin Brockovich fustige Denis Coderre

Photo: Archives TC Media

La célèbre Erin Brockovich vient de faire son entrée dans le dossier du déversement des eaux usées à Montréal. L’adjointe juridique et militante de l’environnement, devenue célèbre grâce au film qui porte son nom et mettant en vedette Julia Roberts, a envoyé une salve au maire Coderre sur Facebook. «Le maire de Montréal Denis Coderre veut faire du fleuve Saint-Laurent une décharge… huit milliards de litres d’eaux usées non traitées à partir du 18 octobre 2015. Sommes-nous en 2015? … Parle-t-on de la ville qui se veut un acteur majeur sur la scène mondiale? L’hôte des Jeux olympiques de 1976? … Tout cela est ridicule et honteux… il doit y avoir une meilleure façon de faire. Appelez le maire Coderre et dites-lui [que ça n’a pas de bons sens]: (514) 872-XXXX», écrit la femme qui se spécialise dans la lutte aux contaminées. Plus tard mercredi, la ministre de l’Environnement Leona Aglukkaq a indiqué sur Twitter que la Ville de Montréal n’avait avisé son bureau que la semaine dernière du projet de déversement d’eaux usées dans le fleuve. Mardi, en conférence de presse, le maire Coderre avait affirmé qu’Environnement Canada avait le dossier depuis septembre 2014 et il a réitéré son affirmation mercredi après-midi. «On est en contact régulier avec Environnement canada depuis un an. Si la ministre n’a pas reçu de documents elle a un problème de staff ou de suivi de ses dossiers», a-t-il ajouté. La Ville veut déverser environ 8 milliards de litres d’eaux usées directement dans le fleuve Saint-Laurent dans le cadre de travaux sur l’autoroute Bonaventure, qui nécessitent de fermer une partie du réseau d’égout pendant une semaine à partir de la mi-octobre. La Fondation Rivières en a elle aussi rajouté une couche après avoir analysé les documents de la Ville ayant permis de sélectionner le fournisseur responsable des travaux. «La Fondation considère que pour de tels travaux spécialisés, il aurait fallu permettre aux entrepreneurs, qui disposent de l’expertise pratique pour de tels travaux complexes, de ressources et d’une expérience souvent sur le plan international, de proposer des méthodes de travail qui minimisent le déversement des eaux usées. Ce qui n’aurait pas empêché la Ville de proposer la sienne. L’important est d’obtenir un résultat minimisant la pollution et une réalisation sécuritaire», a déclaré par communiqué Catherine Huard, directrice de l’organisme. Toutefois, selon deux experts cités par le quotidien La Presse, les eaux traitées rejetées quotidiennement par l’usine d’épuration de Montréal sont à peine moins contaminées que l’eau qui doit être déversée dans le cadre du projet. En effet, en attendant que le projet d’ozonation des eaux usées ne se concrétise, Montréal se contente d’un traitement primaire de ses eaux usées, qui ne retient que 80% des matières en suspension et 50% des bactéries sans s’attaquer aux résidus médicamenteux.

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