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Investissements à Montréal: moins de collusion, plus de cônes orange

La collusion diminue, mais les cônes oranges sont là pour rester encore plusieurs années si l’on se fie au plan d’investissements de la Ville de 2016-2018 présenté mercredi.

Les investissements de Montréal augmenteront de 15% pour atteindre 5,2G$ sur les trois prochaines années, indiquent le plan triennal d’immobilisations, qui détaille les investissements de l’administration montréalaise dans plusieurs secteurs, notamment dans les infrastructures. «Ça donne une idée de l’immense rattrapage qu’il reste à faire», a déclaré le maire Denis Coderre qui qualifie ce programme «d’ambitieux».

Le trois-quarts de ces investissements sont des rénovations. Toutefois, la Ville investit toujours à un rythme deux fois moins élevé que nécessaire pour pouvoir assurer la pérennité de ses infrastructures, a confirmé le directeur général de la Ville, Alain Marcoux qui prévoit d’atteindre ce rythme de croisière d’ici 9 ans.

Pour maintenir ses infrastructures en bon état, la ville devrait réaliser l’équivalent de 2,1G$ de travaux par an. Or, elle ne planifie actuellement actuellement que 1,7G$ de travaux par année et n’en concrétise réellement que 900M$, soit 60% de ce qui est prévu. Selon le parti projet Montréal, il s’agit d’un taux de réalisation catastrophique dont il faut chercher la raison dans la trop grande centralisation. «En centralisant les budgets, on empêche les arrondissements de se lancer dans des projets», a déclaré dans la foulée le chef du parti, Luc Ferrandez.

Avis aux automobilistes, les chantiers de construction ne sont pas prêts de disparaître. C’est toutefois un signe de dynamisme économique, selon le maire. «C’est vrai que c’est un moment dur à passer, mais d’un autre côté c’est un beau problème. C’est le signe qu’on investit au niveau routier, qu’on règle les problèmes de tuyaux. Regardez au centre-ville, il se construit actuellement pour 16G$ de tours, c’est le signe qu’il se passe quelque chose à Montréal», a ajouté M. Coderre

Fait notable, les soumissions ont baissé en moyenne de 10% par rapport à 2014, et encore plus dans le domaine du trottoir, où la Ville suspectait des activités de collusion entre fournisseurs.

«Les travaux de la Commission Charbonneau n’ont pas nui», a déclaré le directeur général de la Ville qui pointe aussi du doigt les améliorations au niveau organisationnel. «Avant plusieurs entrepreneurs ne voulaient pas travailler avec nous parce que nos devis étaient trop complexes et parce qu’on payait trop en retard», a précisé M. Marcoux en ajoutant que les délais de paiement des factures étaient passés de 73 jours à 66 jours et que l’objectif était d’atteindre bientôt les 30 jours pour 85% des factures.

 

Les principaux chantiers municipaux de 2016-2018

-329M$ pour des legs du 375e de Montréal (rénovations de la rue Sainte-Catherine Ouest, du parc Jean-Drapeau, de l’autoroute Bonaventure, création d’un parc de 153 hectares au nord de l’île, etc.)

-166M$ pour désinfecter les eaux usées à l’ozone d’ici 2018

-172M$ pour construire 5 nouveaux bassins de rétention et éviter les surverses d’eaux non traitées dans le fleuve en cas de fortes pluies

-127M$ pour 5 infrastructures de compostage et biométhanisation des déchets opérationnelles à partir de 2019

-45M$ pour construire 50km de pistes cyclables par année

Quelques projets moins connus

-50M$ pour 110 000 lampadaires intelligents

-30M$ pour un centre de services animaliers

-26M$ pour refaire la Plaza Saint-Hubert en 2018

-26M$ pour décontaminer le site du parc d’entreprises de Pointe-Saint-Charles qui pollue le fleuve

-36M$ pour remplacer les frênes victimes de l’agrile

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