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Grève des groupes communautaires:Barrette réplique

Photo: Archives Métro
Lia Lévesque, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Alors que 1200 groupes communautaires dans l’ensemble du Québec suspendent leurs activités pour dénoncer leur sous-financement, le ministre Gaétan Barrette assure que leur financement «a toujours été au rendez-vous» et n’a pas été réduit, au contraire.

Ces groupes communautaires font la grève ou suspendent des activités, mardi et mercredi, certains également lundi, afin de protester contre ce qu’ils appellent leur sous-financement chronique, dans un contexte où la clientèle desservie, elle, s’accroît.

Il s’agit de groupes de défense des droits, comme ceux qui défendent les chômeurs, les personnes assistées sociales ou les locataires, de même que des groupes en santé et services sociaux, comme les maisons d’hébergement ou les organismes qui viennent en aide aux personnes itinérantes. Il peut s’agir aussi de banques alimentaires ou de refuges — mais ceux-ci ne peuvent fermer leurs portes, même temporairement, comme d’autre organismes qui feront la grève.

L’ensemble de ces groupes demandent un rehaussement de leur financement de l’ordre de 475 millions $, ce qui donnerait un coup de pouce à 4150 organismes.

Certains ne sont carrément pas financés, d’autres ont vu leur subvention non indexée depuis huit ans, a rapporté au cours d’une entrevue, lundi, François Saillant, coordonnateur du FRAPRU (Front d’action populaire en réaménagement urbain — qui fait la promotion du logement social et défend le droit au logement).

Interrogé à ce sujet lundi, alors qu’il participait à l’inauguration de nouveaux bâtiments au CHU Sainte-Justine à Montréal, le ministre de la Santé et des Services sociaux n’a pas semblé ébranlé par les revendications de ces groupes.

«Je comprends que comme toute organisation de quelque nature que ce soit, tout le monde veut toujours plus d’argent, mais il y a des arbitrages qui doivent être faits», a lancé le ministre Barrette.

«Nous n’avons pas réduit le financement des organismes communautaires, nous l’avons toujours augmenté à la hauteur du budget à chaque année», a pris soin d’ajouter le ministre de la Santé.

En fait, ces groupes n’ont jamais affirmé que leur subvention avait été abaissée, mais ont soutenu qu’ils étaient sous-financés. Dans certains cas, il n’y a eu qu’une indexation partielle au coût de la vie, dans d’autres, il n’y a carrément pas eu d’indexation de la subvention reçue.

«Il n’y a pas eu de réduction directe, dans le sens de dire on coupe tel montant dans une subvention, non. Sauf que les subventions, dans le cas de certains organismes, notamment les organismes de défense des droits, elles ne sont pas indexées depuis huit ans maintenant. Ça équivaut à une coupe d’une certaine façon», parce que le coût des loyers et du téléphone, lui, continue à grimper, a objecté M. Saillant.

Plusieurs groupes, notamment ceux qui viennent en aide aux femmes en difficulté, disent recevoir une clientèle qui leur échoit à cause des compressions budgétaires cumulatives dans les services publics.

Interrogé à ce sujet, le ministre Barrette a répondu en évoquant la volonté d’autonomie des groupes communautaires et en affirmant que de tels organismes sont souvent mis sur pied pour répondre à différents besoins.

«Des organismes communautaires, il s’en ouvre régulièrement, avec des objectifs qui leur sont propres. Et le monde communautaire est un monde qui exige d’avoir son indépendance. C’est ça qu’ils veulent. Alors ils ont leur indépendance; on les finance et on demande une reddition de comptes pour les actions qu’ils posent, qu’on reconnaît. Et c’est très, très important dans la société», a commenté le ministre.

À Québec, l’opposition officielle a dit soutenir le combat des organismes communautaires pour être financés plus adéquatement.

«S’il refuse de rehausser leur financement, le gouvernement contraint ces organismes à rationner leurs services, ce qui privera des milliers de personnes vulnérables d’un soutien qui leur est pourtant essentiel», a commenté le député Harold Lebel, porte-parole du Parti québécois pour les questions de lutte contre la pauvreté.

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