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Lisée assouplit sa position sur le vote des immigrants

Parti Quebecois Leader Jean-Francois Lisee reacts to the election of Donald Trump, before heading to a party caucus meeting, Wednesday, November 9, 2016 at the legislature in Quebec City. PQ finance critic Nicolas Marceau, right, looks on. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Archives Métro
Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Sous un gouvernement péquiste, les immigrants ayant obtenu leur citoyenneté canadienne de fraîche date auront le droit d’exercer leur droit de vote, lors d’élections ou d’un référendum.

Ils auraient donc les mêmes droits que tous les autres Québécois, a indiqué le chef péquiste Jean-François Lisée, lors d’une entrevue récente à La Presse canadienne.

Il s’agit donc d’une volte-face pour M. Lisée, sur cette délicate question. L’an dernier, dans son livre intitulé «Octobre 1995: Tous les espoirs, tous les chagrins», il affirmait au contraire qu’il faudrait imposer aux immigrants un délai d’un an, après avoir obtenu leur citoyenneté canadienne, pour avoir le droit de voter aux élections ou lors d’un référendum.

Le but de cette initiative consistait à éviter que le gouvernement fédéral puisse modifier les règles du jeu, en accélérant le processus menant à la citoyenneté en vue de bloquer un éventuel référendum sur la souveraineté, comme ce fut le cas en octobre 1995.

Or, il considère aujourd’hui que ce n’était peut-être pas une si bonne idée.

Lors de la récente campagne au leadership du PQ, ce scénario controversé n’avait d’ailleurs pas été repris dans la liste de ses «propositions» en matière d’immigration.

Après en avoir discuté avec son équipe de campagne, il dit avoir conclu qu’il valait mieux ne pas aller dans cette voie.

«On m’a convaincu que le remède pouvait être pire que le mal», explique-t-il.

Le chef péquiste maintient quand même que le camp du Non avait été financé illégalement en 1995 et il en conclut que le gouvernement fédéral n’avait pas respecté alors les règles établies, notamment en accélérant «de façon colossale» le traitement des demandes de citoyenneté présentées par les nouveaux arrivants.

Ainsi, de nombreux demandeurs auraient obtenu la citoyenneté canadienne, leur donnant accès au droit de vote lors du référendum, sans pour autant répondre aux critères.

Il qualifie ces manoeuvres de «pratiques fédérales scandaleuses».

La prochaine fois, le cas échéant, il entend donc tout mettre en oeuvre pour empêcher le gouvernement fédéral «de refaire le coup de 95».

Il promet donc que lors d’une éventuelle campagne référendaire, «c’est sûr qu’on va être beaucoup plus vigilant que la dernière fois».

Des juristes seront embauchés, des plafonds de dépenses seront imposés aux deux camps et on s’assurera qu’ils sont respectés.

Il maintient que les Québécois doivent quitter la fédération canadienne, notamment parce qu’elle les appauvrit «de façon systémique», soutient-il.

Et il se montre confiant que la prochaine fois sera la bonne, tout en évitant de répondre quand on lui demande si le prochain et troisième référendum sur la souveraineté du Québec sera le dernier.

Quel que soit le résultat de cette future consultation, M. Lisée soutient qu’il n’est pas un adepte du «catastrophisme et du déclin programmé». Bref, le Québec pourrait se remettre d’une troisième défaite référendaire et poursuivre sa route.

Les Québécois ont «une capacité de rebond extraordinaire», soutient le chef souverainiste, pour qui le peuple québécois est «indestructible et irréductible».

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