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Des soeurs plus branchées et plus militantes

Ryan Remiorz / La Presse Canadienne Photo: Ryan Remiorz
Morgan Lowrie, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Sheila Sullivan figurait parmi 58 soeurs à joindre la Congrégation de Notre-Dame à Montréal en 1964.

En 2016, une seule femme au Canada a soumis une requête pour se joindre à la communauté religieuse non cloîtrée la plus ancienne au pays.

Alors que les églises sont de plus en plus désertées et que la communauté s’amincit au fil des ans, certaines soeurs de Notre-Dame se familiarisent avec la nouvelle réalité d’une ère de plus en plus profane, ce qui inclut d’embrasser les médias sociaux et une touche de militantisme moderne.

Les activités de la congrégation sont relatées de différentes manières sur les sites de réseautage: des entrevues avec des soeurs sur YouTube, des liens Twitter vers des articles militant contre les violences envers les femmes et des publications sur Facebook documentant de récents rassemblements et réfléchissant sur la vocation.

Le site web compte une section sur des questions de justice sociale et d’environnement, de même qu’une page intitulée «Être soeur en 2016».

Sheila Sullivan a fait valoir que le rôle de soeur de la congrégation s’était transformé au fil des ans.

«Nous ne sommes plus dans les écoles à enseigner comme nous le faisions, mais nous sommes impliquées dans d’autres enjeux, a-t-elle indiqué. Nous sommes impliquées dans les questions de réfugiés, de trafic (humain), de changements climatiques. Nous croyons encore à une éducation, mais à une éducation libérée.»

Sheila Sullivan et ses consoeurs Marilyn von Zuben et Lorraine Costello ont toutes célébré plus de 50 ans de service. Étant trois des membres les plus jeunes et les plus actives de la congrégation en déclin, elles tentent dans la mesure du possible d’adapter leur institution vieille de 400 ans à la modernité.

Pour Marilyn von Zuben, cela signifie passer deux après-midi par semaine comme bénévole auprès des réfugiés dans un YMCA, où elle tente d’être une «présence encourageante».

Après avoir passé la majeure partie de sa vie adulte outremer, elle a dit être en mesure d’établir un bon contact avec plusieurs jeunes réfugiés africains dans ce centre.

«Dès le moment où je leur dis que j’ai passé 18 ans au Cameroun, je deviens instantanément leur grand-mère», a-t-elle confié.

Lorraine Costello aide à prendre soin du nombre croissant de soeurs âgées qui sont hospitalisées — incluant environ 10 des 30 membres restantes de la communauté montréalaise.

Les trois femmes n’ont pas porté d’habits traditionnels depuis les années 1960 et privilégient plutôt pantalons, chandails et vestons, avec seulement un collier avec une croix pour indiquer leur appartenance.

Seule Marilyn von Zuben réside encore à la maison mère, une ancienne école et un imposant édifice tout juste à l’ouest du centre-ville.

Elles se sont toutes engagées au sein des rangs de l’Église dans les années 1950 et 1960 lorsqu’elle était à l’aube de changements profonds. Alors que le système d’éducation était déconfessionnalisé et que le déclin de la fréquentation des églises s’amorçait, la congrégation devait relever le défi de se forger une nouvelle place dans la société.

Le processus a été à la fois quelque peu triste et libérateur, ont-elles expliqué.

«Pour moi, c’est un moment difficile, car il s’agit d’une perte de tout ce qui a fait partie de ma vie, qui a fait partie de la société», a dit Sheila Sullivan.

D’un autre côté, toutes trois affirment qu’il a été bon de s’éloigner quelque peu d’une observation rigide de la doctrine traditionnelle de l’Église, avec ses vues inflexibles sur des questions notamment de péchés et de sexualité, pour adopter une approche plus communautaire.

«Notre Église avait toutes les réponses — c’était très clair, très dogmatique, très hiérarchique, a souligné Lorraine Costello. Désormais, nous nous efforçons d’élargir la vision des choses.»

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