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Suicide de jeunes Autochtones: Santé Canada alerté

Kristy Kirkup, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Des leaders autochtones soutiennent que Santé Canada avait été alerté en juillet dernier d’un possible «pacte de suicide» conclu entre des adolescentes d’un village du Grand Nord ontarien, mais qu’Ottawa a refusé la demande de subvention des autorités locales.

Deux adolescentes autochtones de 12 ans se sont enlevé la vie au début de janvier à Wapekeka, et l’école du village est toujours fermée depuis.

La petite communauté de la première nation de Wapekeka, installée à 600 kilomètres au nord de Thunder Bay, avait prévenu Ottawa l’été dernier que certains jeunes étaient aux prises avec des problèmes de santé mentale, ont indiqué des représentants autochtones, jeudi, en conférence de presse à Ottawa. En signalant le nombre élevé de tentatives de suicide depuis un an et un possible pacte de suicide conclu entre des jeunes filles du village, les leaders de la communauté de Wapekeka demandaient une subvention de 376 706 $.

Dans un communiqué publié mercredi soir, Santé Canada soutient qu’il avait promis l’automne dernier aux leaders de Wapekeka qu’il tenterait de trouver des sources de financement pour cette communauté.

Selon le porte-parole des leaders de Wapekeka, Joshua Frogg, 26 jeunes du village ont été désignés comme étant «à risque élevé» de se suicider, et quatre ont été transportés à l’extérieur de la communauté pour être suivis 24 heures sur 24. Mais les citoyens de Wapekeka doivent maintenant continuer à gérer la situation et à vivre leurs deuils, explique M. Frogg.

Alvin Fiddler, grand chef de l’organisme Nishnawbe Aski, qui représente 49 communautés du nord de l’Ontario, trouve tristement ironique que le Canada invite les Premières Nations à participer aux célébrations du 150e anniversaire de la fédération pendant que des enfants autochtones se suicident dans des villages éloignés.

«Lorsque Wapekeka a déposé sa proposition, un haut fonctionnaire de Santé Canada a répondu (…) que le moment était mal choisi au ministère pour approuver cette requête», a soutenu M. Fiddler jeudi. «Il est quand, le moment bien choisi? Le moment où ce gouvernement posera des gestes concrets et soutiendra nos communautés — particulièrement nos jeunes et nos enfants?»

M. Fiddler devait rencontrer plus tard jeudi le premier ministre Justin Trudeau, en compagnie du porte-parole Frogg et du grand chef du Conseil Mushkegowuk, Jonathan Solomon, qui représente sept Premières Nations de la baie James et de la baie d’Hudson en Ontario.

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