Soutenez

Gabriel Nadeau-Dubois fait son entrée à l’Assemblée nationale

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot
Caroline Plante, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Gabriel Nadeau-Dubois a condamné la violence à son premier jour comme député de l’Assemblée nationale, mardi, mais a jugé acceptable la désobéissance civile.

Il a ainsi souligné que dans l’histoire des démocraties, la désobéissance civile pacifique avait été utilisée maintes fois pour contrer des décisions «illégitimes» et «injustes».

«Pour moi, c’est le genre de situations qui s’évaluent au cas par cas», a affirmé sans remords le nouveau législateur.

Le député solidaire de Gouin, âgé de 27 ans, largement connu pour son rôle de porte-parole étudiant lors de la grève étudiante de 2012, n’avait jusqu’à maintenant jamais dénoncé la violence qui survenait parfois dans des manifestations.

En complet-cravate, ayant troqué le «carré rouge» pour l’épinglette de député, il a promis, mardi, de rester fidèle à lui-même, tout en assurant mesurer tout le poids du mandat qui lui est accordé.

Devant une centaine de ses supporteurs venus assister à son assermentation («En attendant l’émergence d’une république libre, forgée en partenariat avec les peuples autochtones du Québec, je, Gabriel Nadeau-Dubois déclare sous serment que je serai fidèle et porterai vraie allégeance à Sa Majesté la reine Elizabeth II…»), il a dénoncé le fait que sa génération n’ait connu qu’une seule loi constitutionnelle, celle du «déficit zéro».

«C’est au nom de cette loi suprême qu’on a justifié toutes les coupures, toutes les injustices. Nous connaissons aujourd’hui les conséquences de l’application de cet ordre: les murs de la solidarité se fissurent et les inégalités augmentent», a-t-il déclaré, en citant abondamment les grands penseurs de l’Histoire, à commencer par Aristote.

Plus tard en Chambre, il a déploré que les Grecs aient subi une austérité «brutale» et qu’une «cure d’austérité tout aussi illégitime» ait été imposée aux Québécois.

Chose certaine, l’arrivée de M. Nadeau-Dubois à l’Assemblée nationale n’a laissé personne indifférent.

Le leader parlementaire de la Coalition avenir Québec, François Bonnardel, a dit accueillir un «débatteur talentueux et peut-être même redoutable», tandis que son vis-à-vis au Parti québécois, Pascal Bérubé, invitait M. Nadeau-Dubois à découvrir les «codes et le ton» du parlement, différents de ceux «de la rue».

«Je (n’ai pas de) préjugé à savoir est-ce qu’il va amener la révolution dans le palais, je ne le crois pas, honnêtement, a pour sa part affirmé le président du Conseil du Trésor, Pierre Moreau. Il va s’inscrire dans le cadre des travaux de l’Assemblée nationale, qui est un cadre plus strict qu’une manifestation en pleine rue.»

M. Nadeau-Dubois a profité de sa toute première présence au Salon bleu pour présenter une motion, «Que l’Assemblée nationale félicite le gouvernement libéral ontarien qui augmentera le salaire minimum à 15 $ l’heure; que l’Assemblée nationale demande au gouvernement du Québec de s’inspirer de cette décision progressiste du gouvernement ontarien qui bénéficiera aux travailleuses et aux travailleurs, mais aussi à l’économie et aux entreprises locales et régionales.»

Il n’y a pas eu de consentement pour débattre de la motion.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.