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Les tiers partis détiennent la balance du pouvoir au Nouveau-Brunswick

New Brunswick Progressive Conservative Leader and premier-elect Blaine Higgs arrives at his campaign headquarters in Quispamsis, N.B. on Monday, Sept. 24, 2018. THE CANADIAN PRESS/Andrew Vaughan Photo: Andrew Vaughan/La Presse canadienne
Michael Tutton - La Presse canadienne

Les deux partis qui détiennent la balance du pouvoir au Nouveau-Brunswick pourraient difficilement être plus différents en ce qui concerne les politiques et les styles de leadership.

Le vote de lundi a donné lieu à des gains inattendus pour l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, un parti de droite qui a remis en question des politiques telles que le droit des francophones à un service de transport scolaire distinct.

Son chef, Kris Austin, a un style populiste et il était d’humeur exubérante lundi soir.

«Voilà à quoi ressemble la victoire, a-t-il déclaré. Son parti a ultimement décroché trois sièges.

«L’Alliance du peuple a exploité cette frustration envers les élites dirigeantes. Ils s’appellent l’Alliance du peuple pour une raison. Ils sont le parti populaire», a expliqué Don Wright, un politologue à l’Université du Nouveau-Brunswick à Fredericton.

Le parti est en faveur de l’abandon du moratoire sur la fracturation hydraulique, du rappel des élus et de la suppression des subventions aux entreprises.

Pendant ce temps, David Coon, le chef des Verts qui a été réélu à Fredericton-Sud, a repris la position habituelle, discrète et critique, de son parti, qui a lui aussi engrangé trois sièges.

Son discours a jeté un éclairage impitoyable sur son nouveau rival.

«Les gens de Fredericton-Sud ont voté pour l’espoir et non pour la peur. Ils ont voté pour la gentillesse (…) Ils ont voté pour le changement et non pour le statu quo. Vous avez voté pour la bonne volonté et non pour la colère», a-t-il lancé.

Dans une entrevue lundi soir, il a prévenu que le parti de M. Austin est prêt à retirer les services aux francophones lors de situations médicales d’urgence et à faire progresser des politiques environnementales qui mènent à la pollution par le carbone.

«Il semble prêt à faire disparaître les droits des Acadiens et des francophones de cette province. Ils semblent également prêts à élargir et à soutenir la fracturation (hydraulique) afin d’exploiter le gaz de schiste (en dépit des) risques pour notre approvisionnement en eau et les changements climatiques, a-t-il dit. Ce sont des différences fondamentales.»

M. Austin a indiqué qu’il existe des différences entre les deux petits partis, mais a noté que tous deux ont appelé à la fin de la pulvérisation de glyphosate sur les forêts et à davantage de votes libres des membres de la législature.

«Il y a un terrain d’entente, mais nous verrons comment cela fonctionnera», a-t-il déclaré.

Les deux dirigeants ont connu un long et difficile processus électoral.

M. Coon a pris la direction du parti en 2012 et a remporté le premier siège du parti en 2014, après une carrière d’environnementaliste pendant laquelle il a dénoncé les liens étroits de l’industrie avec le gouvernement dans l’exploitation des ressources naturelles de la province.

M. Austin a perdu par moins de 30 votes lors des élections de 2014 et il a passé quatre ans à construire progressivement le parti à travers la province.

Aucun des deux petits partis n’a remporté cinq sièges, ce qui est nécessaire pour obtenir le statut de parti officiel.

Cependant, M. Wright a déclaré que les deux politiciens réfléchissent aux alliances potentielles qu’ils pourraient former pour faire avancer leurs programmes.

«Cela va créer des amitiés intéressantes au sein d’un gouvernement minoritaire», a-t-il dit.

Le politologue a expliqué qu’il est probable que les libéraux approcheront d’abord le Parti vert pour obtenir son soutien, alors qu’ils tentent de former un gouvernement minoritaire, ajoutant que les Verts sont plus idéologiquement compatibles avec les libéraux que l’Alliance.

Il a ajouté que la différence entre les Verts et les progressistes-conservateurs à propos d’une taxe sur le carbone et d’autres problèmes environnementaux pourrait être un gouffre trop important — poussant les conservateurs vers l’Alliance du peuple.

Erin Crandall, une politologue à l’Université Acadia, a expliqué que le parti qui formera le gouvernement devra travailler avec les deux autres formations, ce qui entraînera un gouvernement différent de la norme dans cette province qui n’a pas eu de gouvernement minoritaire depuis près d’un siècle.

«C’est vraiment intéressant parce que vous avez l’Alliance du peuple et les Verts, qui sont des partis qui ne s’associent pas nécessairement facilement aux deux partis qui gouvernent, a-t-elle dit. Personne ne veut une élection tout de suite, et cela pourrait signifier que moins de lois sont adoptées. Mais la législation adoptée sera appuyée par au moins deux partis.»

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