Plaidoyer pour une reforme de la santé et sécurité au travail

La Loi sur la santé et la sécurité au travail devrait être amendée pour notamment intégrer l’obligation d’avoir un comité de santé et sécurité au travail dans tous les secteurs d’emploi, selon la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui s’est associée à des chercheurs de l’Université Laval pour publier Prévenir les problèmes de santé mentale au travail: contribution d’une recherche-action en milieu scolaire. Entrevue avec Pierre Jobin, vice-président de la CSQ.

En quoi consiste la recherche présentée dans l’ouvrage?
Il s’agissait de voir ce qu’on pouvait faire pour prévenir au travail les problèmes de santé mentale tels que le stress aigu, l’épuisement et la dépression. Les chercheurs ont sélectionné deux écoles polyvalentes de la Montérégie et interrogé tous les différents employés de ces écoles. Il faut savoir qu’en santé mentale, on fait souvent reposer le poids de la responsabilité sur les épaules des individus alors que c’est plus souvent un problème organisationnel.

Quelles ont été les conclusions?
Les employés ont l’impression qu’on leur en demande plus, mais qu’on ne leur accorde pas suffisamment de temps pour y parvenir, ce qui peut mener à l’apparition de problèmes de santé mentale. Plus d’élèves avec des besoins spéciaux, plus de bureaucratie, plus de polyvalence et d’interdisciplinarité tout cela dans un contexte de précarité et d’impression de violence accrue. Voilà les principaux facteurs qui contribuent aux problèmes de santé mentale chez les employés étudiés. Notez que ces constatations peuvent concerner bien des organisations.

Quelles recommandations fait la CSQ?
On demande que la Loi sur la santé et la sécurité au travail soit amendée pour refléter toutes les professions. La santé, ce n’est pas juste quand quelqu’un saigne sur un chantier, c’est aussi dans la tête que ça se passe. En attendant, les différentes entreprises et organisations devraient se pencher sur les bénéfices que procure la création de comités de santé et sécurité au travail pour identifier les causes des principales difficultés que rencontrent leurs employés. Parfois, juste d’en parler, ça permet de diminuer la pression.