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La ministre Charlebois veut une Loi sur le tabac avec du mordant

«Le tabac tue plus que les accidents de la route, le sida, l’alcool, les incendies, les meurtres et les suicides réunis», affirme André Beaulieu, porte-parole de la Société canadienne du cancer au Québec. Photo: Archives Métro

La nouvelle Loi sur le tabac aura du mordant, assure la ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, sans préciser le moment où elle sera présentée à l’Assemblée nationale.

«Il ne faut pas baisser les bras, a-t-elle dit, en entrevue à Métro, à la veille de la Semaine pour un Québec sans tabac. Il faut lutter pour nous protéger et pour qu’on n’ait pas le goût de commencer [à fumer]. C’est là-dessus qu’on va travailler.»

La ministre ne se voit pas «une détestable du tabac», mais elle insiste pour encourager les fumeurs à écraser leur cigarette. Elle n’a pas voulu souffler mot sur les mesures qui seront retenues pour faire chuter le taux de tabagisme au Québec, qui demeure stable autour 20% depuis près de 10 ans. Elle espère que son projet de loi pourra être présenté rapidement à l’Assemblée nationale.

«La Commission des affaires sociales est déjà fort occupée avec les projets de loi 10 et 20, a mentionné Mme Charlebois. Je travaille fort pour déposer mon projet de loi et l’insérer dans le menu législatif.»

La dernière version de la Loi sur le tabac a été adoptée en 2005, lorsque Philippe Couillard était ministre de la Santé. Les modifications étaient de taille. Elle instaurait l’interdiction de l’usage du tabac dans les bars et les hôpitaux, ainsi qu’à moins de 9 mètres de l’entrée des hôpitaux, des écoles et des garderies.

Mme Charlebois a participé aux travaux entourant l’élaboration de cette loi jugée avant-gardiste par les groupes de pressions. C’est d’ailleurs quelques mois avant sa mise en vigueur qu’elle a décidé d’arrêter de fumer.

«J’étais une bonne fumeuse, a-t-elle confié. À force d’entendre et de lire, on ne peut qu’être convaincu que ce n’est pas une bonne chose.»

Dix ans plus tard, Mme Charlebois convient qu’un durcissement de la Loi sur le tabac est nécessaire. «Avec un resserrement législatif, je suis confiante qu’on va arriver à descendre le nombre d’utilisateurs au tabac, a-t-elle dit. La société a tellement évolué. Je me souviens que plus jeune, au secondaire, il n’y avait presque personne qui ne fumait pas. Aujourd’hui, c’est plutôt le contraire. On a un bon bout de chemin de fait.»

Les groupes de pression ne manquent pas une occasion de lui faire part du retard que le Québec accumule en matière de lutte contre le tabagisme. La porte-parole de la Coalition pour le contrôle du tabac du Québec (CCTQ), la Dr Geneviève Bois, a notamment évoqué que la majorité des provinces canadienne ont déjà proscrit les produits du tabac sur les terrasses, dans les terrains de jeux et dans les voitures dans lesquelles prennent place des enfants.

«On a un gros rattrapage à faire», a fait savoir la Dr Bois.

La CCTQ espère qu’en plus, Québec innovera dans sa prochaine Loi sur le tabac, notamment en encadrant de façon serrée l’usage de la cigarette électronique et en imposant des emballages neutres, comme en Australie.

«On ne peut pas se contenter d’un révision cosmétique, a affirmé la porte-parole de la CCTQ. Ça fait neuf ans qu’on attend une loi qu’idéalement, on réviserait au 5 ans. Il va falloir beaucoup de mesures.»

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