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Le carré blanc pour éviter le Liban

QUÉBEC – Pour éviter d’en arriver «au Liban» et sortir du «climat de terreur» qui paralyse le Québec, des parents et médecins portent le carré blanc de la trêve et demandent un moratoire sur la hausse des droits de scolarité, le temps de discuter calmement.

En conférence de presse à Québec vendredi, un de leurs porte-parole, Robert Michaud, a réclamé un armistice avant qu’il n’y ait «mort d’homme». Ils ont cité l’exemple des trêves de Noël sur les fronts durant les guerres mondiales.

Regroupant une cinquantaine de membres, les Médecins pour le retour à la paix sociale ont émis une déclaration, dans laquelle ils se disent «extrêmement préoccupés par l’escalade de la violence» et demandent au gouvernement un «moratoire (…) pour assurer un retour rapide à la paix sociale et protéger les citoyens du Québec».

«Il y a plein de gens dans la société qui ont peur (…), a déclaré M. Michaud, un des parents instigateurs du mouvement du carré blanc. On est dans un climat de terreur, on a vu l’horreur dans nos rues, nos enfants ont vu l’horreur, et ça, moi, je trouve ça inacceptable.»

Les événements comme les émeutes de Victoriaville ont été «source de traumatismes», a-t-il affirmé, et il prédit d’autres incidents graves si le blocage perdure. Il ne veut même plus d’autres manifestations en raison des trop grands risques de dérapages qu’elles comportent.

Ce n’est plus une question de droits de scolarité, mais de sécurité publique, a-t-il poursuivi, tandis qu’un médecin à ses côtés, Yves Bonnier-Viger, «pense aussi qu’on n’a pas envie d’être au Liban».

Ce mouvement s’adresse toutefois à un seul protagoniste, le premier ministre, parce que selon eux les leaders étudiants n’ont pas d’autorité sur leurs troupes.

«La seule personne qui peut le faire, c’est le premier ministre», a dit la docteure Janie Giard, compagne de M. Michaud.

Le moratoire n’est «pas un recul» pour le gouvernement, de l’avis d’un des membres du mouvement, Paul Saba, de la Coalition des médecins pour une justice sociale. À ses yeux, le gouvernement n’a d’autre choix que de céder à la rue et c’est la seule position responsable.

«Il a le pouvoir de forcer les choses, mais aussi la sagesse de continuer la discussion», a-t-il dit.

Le regroupement autour du carré blanc s’affiche comme neutre, même si certains de ses membres arborent aussi le carré rouge. Il se défend toutefois de porter ainsi hypocritement les revendications des protestataires étudiants qui exigent un gel des droits de scolarité.

«On n’a pas de parti pris, a assuré Janie Giard. On ne demande pas le gel, on demande un armistice.»

«La question qu’on a soulevée est une question effectivement neutre, c’est qu’on ne veut plus qu’il y ait de blessés», a soutenu M. Michaud.

Le gouvernement a toutefois maintes fois répété qu’il rejette catégoriquement tout ce qui pourrait ressmbler à un moratoire sur la hausse des droits de scolarité.

M. Michaud estime néanmoins qu’«une porte s’est ouverte». Deux représentants lui ont indiqué qu’ils ne peuvent pas unilatéralement déclaré une trève.

Le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, a annoncé vendredi qu’il joignait sa voix aux porteurs du carré blanc.

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