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Des enseignants de cégep en «grève sociale» le 1er mai

Photo: Archives Métro

Au moins 10 syndicats d’enseignants de cégep ont voté en faveur d’une journée de «grève sociale» le 1er mai pour protester contre les mesures d’austérité du gouvernement provincial, même s’ils savent que cette grève «pourrait être déclarée illégale».

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ), qui représente ces syndicats, reconnaît qu’il «pourrait y avoir des contestations». «Cette grève étant en dehors de la période normale de négociation [de la convention collective], elle pourrait être déclarée illégale», a affirmé à Métro son secrétaire général, Jean Murdock. Mais la fédération appuie la démarche de ces syndicats afin de «se porter à la défense des services sociaux», alors que dans ce mouvement qui se dessine plusieurs autres groupes communautaires et syndicats ont également adopté un mandat de grève pour le 1er mai.

«On est contents de voir que les gens ne décolèrent pas. Le dernier budget Leitão a mis le feu aux poudres, surtout en éducation. Mais c’est l’ensemble de l’État qui est mis à mal, et c’est pour ça que les professeurs débattent actuellement des journées de grève», précise M. Murdock, qui assure que les syndicats ont été avisés des possibles «conséquences de ce vote».

Les employés de l’État, dont font partie les enseignants des cégeps, négocient actuellement leur convention collective, l’ancienne étant expirée depuis le 31 mars. La loi impose un délai de médiation de 60 jours s’il n’y a pas entente entre les deux parties. Les employés ne peuvent légalement déclencher une grève avant que se soient écoulés 20 jours après le dépôt du rapport du médiateur, selon le Code du travail. Ces délais ne seront pas respectés d’ici le
1er mai, reconnaît M. Murdock.

«C’est pour ça qu’on parle de grève sociale, c’est-à-dire une grève qui est un appui à un mouvement plus large pour la protection des programmes sociaux», explique-t-il.

Le syndicat des enseignants du Cégep de Sherbrooke a été le premier à voter en faveur de cette journée de grève, en février. Les enseignants du Cégep régional de Lanaudière à Joliette et du Cégep de Saint-Jérôme ont suivi au mois de mars. Mardi, le syndicat des enseignants du Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne a voté pour cette journée de grève, et hier, les professeurs du Cégep de Saint-Félicien, du Cégep de l’Outaouais, du Cégep Saint-Laurent, du Cégep Marie-Victorin, du Cégep du Vieux Montréal et du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue ont suivi.

La majorité de ces syndicats d’enseignants affiliés à la FNEEQ avaient adopté un plancher de grève qui stipule que les membres ne débrayeraient que si 10 syndicats de la FNEEQ adoptaient un tel mandat d’ici là.

Le mouvement qui se dessine actuellement pour une journée de grève sociale le 1er mai inclus aussi jusqu’à maintenant 56 groupes communautaires, à travers 13 municipalités, qui ont voté en faveur d’une journée de grève. Neuf associations étudiantes se sont aussi dotées d’un tel mandat ainsi que le syndicat des enseignants du Cégep de Rimouski, qui quant à lui n’est pas affilié à la FNEEQ.

Du côté de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), on souhaite également participer au mouvement de perturbation au cours de la journée du 1er mai pour contester les mesures d’austérité du gouvernement. «On est contre le démantèlement des programmes sociaux, a affirmé à Métro le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux, lors de la manifestation du 2 avril dernier. On a profité de programme sociaux, on souhaite que les étudiants puissent profiter également de l’ensemble des ces programme qu’on a créés au Québec dans les 50 dernières années.» Il indique que la mobilisation ne se fera pas à travers une manifestation nationale, mais bien à travers plusieurs «activités différentes d’une région à l’autre».

Toutefois, pas question d’appeler à une grève illégale chez les employés du secteur public. «Les groupes qui ont droit de grève vont sortir en grève. Les groupes qui n’ont pas le droit de grève, il n’y a pas de mot d’ordre qui a été lancé par la FTQ pour faire des grèves illégales. (…) C’est impossible dans le secteur public [de faire une grève légale] parce qu’il y a tout un processus à suivre et c’est trop tôt le 1er mai», a reconnu M.Cadieux.

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