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Des proches d’Alan Kurdi s’installeront au Canada

Tima Kurdi. DARRYL DYCK / La Presse Canadienne Photo: DARRYL DYCK

VANCOUVER – La tante du bambin syrien dont le corps sans vie retrouvé sur une plage de la Méditerranée avait provoqué un tollé international concernant la crise des migrants a révélé, dimanche, que les billets d’avion qui permettront à plusieurs de ses proches de venir la rejoindre au Canada avaient été réservés.

Tima Kurdi a annoncé que son frère Mohammad Kurdi, la femme de celui-ci et leurs cinq enfants arriveraient en Colombie-Britannique le 28 décembre au matin.

Mohammad est l’oncle d’Alan Kurdi, le petit garçon de trois ans qui est mort noyé en compagnie de sa mère et de son frère aîné lorsque le bateau surchargé sur lequel ils tentaient d’atteindre la Grèce depuis la Turquie a chaviré.

Mme Kurdi a raconté comment elle avait informé sa belle-soeur de cet heureux dénouement après avoir appris samedi matin que Citoyenneté et Immigration Canada avait finalisé les préparatifs de voyage pour la famille de Mohammad.

«Je leur ai téléphoné et j’ai dit: « Ils ont réservé vos billets pour le 28 décembre »», a-t-elle affirmé en entrevue téléphonique depuis sa résidence de Vancouver, dimanche.

«Elle a d’abord dit aux enfants: « Oh, mon Dieu, le vol a été réservé pour le 28 décembre. » Les enfants se sont mis à crier. Et elle a dit: « Vraiment? Sérieusement? » Et nous nous sommes mises à pleurer, à pleurer et à pleurer… Il n’y pas de mots pour décrire cela, ce n’était que des pleurs et des larmes. Ç’a été un appel très émotif. Cela m’a presque rappelé lorsque j’ai appris la nouvelle pour mon neveu (Alan).»

Mohammad Kurdi se trouve en Allemagne depuis sept mois où il s’est rendu pour trouver du travail afin de soutenir sa femme et ses enfants restés en Turquie. Il n’a pas encore rencontré son plus jeune enfant, qui est né en juillet. Les membres de la famille se réuniront à Francfort avant de prendre l’avion ensemble pour le Canada.

Tima Kurdi est sur le point d’ouvrir un salon de coiffure à Port Coquitlam, en Colombie-Britannique, où Mohammad agira comme barbier.

La première tentative de Mme Kurdi pour faire venir Mohammad et sa famille en sol canadien avait été rejetée par Citoyenneté et Immigration Canada parce qu’il leur manquait des papiers. Selon Tima Kurdi, les autorités exigeaient un document des Nations unies difficile à obtenir et qu’ils n’avaient pas réussi à avoir.

Elle a indiqué que ce refus avait poussé son autre frère, Abdullah, le père d’Alan, à opter pour la dangereuse traversée. Abdullah a payé des passeurs pour permettre à sa famille et lui de se rendre en sol grec, mais le voyage a viré en tragédie lorsque le bateau s’est renversé. Le frère de Mme Kurdi est l’un des seuls survivants de ce funeste périple.

Survenue en pleine campagne électorale fédérale, cette affaire s’était transformée en un enjeu majeur.

Abdullah a d’abord accusé le Canada d’être responsable de la mort de sa femme et de ses deux fils, mais Mme Kurdi a assuré que cette colère était maintenant chose du passé.

Elle a ajouté que son frère avait renoncé à s’installer en sol canadien et travaillait maintenant pour le gouvernement kurde en Irak afin de mettre sur pied une oeuvre de bienfaisance pour les enfants réfugiés.

Le gouvernement fédéral prévoit accueillir 25 000 réfugiés syriens au Canada d’ici la fin de février.

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