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Pays, l’inclassable film de Chloé Robichaud

Photo: Les films Séville

Pays expose toute la singularité du septième art de Chloé Robichaud, qui revient avec un deuxième film inclassable.

Briser la malédiction du second long métrage est possible. Chloé Robichaud y est parvenue à sa manière. «C’est pour ça que j’ai pris le temps de l’écrire, révèle la cinéaste, qui avait offert en 2013 le très agréable Sarah préfère la course. Ç’a pris trois ans parce que je ne voulais pas me perdre, perdre la voie ou ma signature. Et je ne pense pas l’avoir perdue. L’important, c’est que, sincèrement, je suis fière de m’être écoutée et d’avoir suivi mon instinct par rapport à ce que je voulais raconter.»

Si on reconnaît aisément cet humour subtil qui fait mouche à chaque coup, cette fascination formelle pour les lignes droites et cette façon unique de filmer les visages féminins qui sublime ses actrices, le récit apparaît beaucoup plus ambitieux. Il épouse la destinée de trois femmes impliquées en politique – interprétées par Macha Grenon, Nathalie Doummar et Emily VanCamp – qui se trouvent à la croisée des chemins, tentant de trouver l’équilibre entre leur vie personnelle et professionnelle.

«Je pense qu’il manque de diversité dans les personnages féminins au petit et au grand écran. Je n’en fais pas une mission, mais ça vaudrait la peine de proposer encore plus de personnages complexes.» -Chloé Robichaud, qui a imaginé trois héroïnes fortes dans Pays

«J’étais dans la mi-vingtaine quand je me suis mise à penser au film, et c’étaient des questions que je me posais, se souvient la metteure en scène. C’est ce qui m’a entraînée vers le monde politique, car qui de mieux que les politiciennes pour avoir des responsabilités immenses?»

Pays regorge de thèmes et de personnages, obligeant la réalisatrice à concevoir un solide fil d’Ariane afin de ne pas se perdre. «C’est un scénario qui m’a emmenée dans différentes zones de l’écriture que je ne connaissais pas nécessairement, avoue sa conceptrice. Je pense que ça fait de moi une scénariste et une cinéaste plus forte. Comme les personnages essaient de trouver l’équilibre dans leur vie, j’essayais de trouver celle du film par le montage et les différentes versions du scénario.»

En mouvement perpétuel
Pays représente un cinéma libre qui passe aisément du drame à la comédie absurde, et même au suspense, changeant constamment de forme et ayant finalement peu à voir avec d’autres longs métrages politisés tel Guibord s’en va-t-en guerre de Philippe Falardeau. C’est ce qui fait son attrait, qui pourra en surprendre et en déstabiliser plus d’un.

«Le danger serait d’essayer de le comparer, prévient Chloé Robichaud. Je ne veux pas que ça sente prétentieux, mais je l’ai fait pour qu’il soit incomparable. Je l’ai voulu particulier, par ses ruptures de tons à la fois hyper réalistes et un peu plus poétiques, imaginaires et décalées… Je pense que c’est le fun si on essaie des choses. Le cinéma peut juste en ressortir gagnant.»

Pays
En salle dès vendredi

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