Soutenez

Beasts of the Southern Wild: la vie est un miracle

Photo: Les Films Séville

Après avoir enflammé le public de Sundance et de Cannes, Beasts of the Southern Wild débarque au Québec, précédé d’échos dithyrambiques. Nous avons discuté de ce phénomène avec le réalisateur Benh Zeitlin.

Le vent souffle et cela rappelle tour à tour une chanson d’Arcade Fire, le Fellini d’Amarcord, l’œuvre entière d’Emir Kusturica et un épisode de la série Treme. Face au chaos ambiant, il faut résister. Hushpuppy (Quvenzhané Wallis) y arrive grâce à sa famille et à sa communauté. L’enfant de six ans doit garder la tête hors de l’eau en période d’inondations.

La scène pourrait facilement évoquer l’ouragan Katrina qui a balayé La Nouvelle-Orléans. Le premier long métrage de Benh Zeitlin, qui a adapté la pièce de son amie Lucy Alibar, tend plutôt à l’universalité. «Je ne voulais pas que l’on puisse lier le film à un événement en particulier, raconte le cinéaste de 29 ans au bout du fil. C’est une série de calamités qui a touché le sud de la Louisiane et qui rappelle que les gens vivent sur un territoire précaire qui pourrait disparaître du jour au lendemain.»

Avec ces tragédies et ce sentiment de mort, Beasts of the Southern Wild (La bête du sud sauvage) aurait pu être un essai lourd et sombre. Toutefois, le soleil y triomphe des nuages, rappelant que l’espoir a toujours le dernier mot. Une maxime qui s’applique parfaitement à la préparation de ce projet, qui n’a pas été de tout repos en raison du tournage, qui a été affecté par la marée noire causée par British Petroleum, du montage, qui s’est échelonné sur deux années, et du choix de comédiens non professionnels.

Au final apparaît le quotidien d’un enfant qui est décrit de façon très réaliste et son rapport magique à la nature, aux bêtes sauvages du titre, qui pourrait presque émaner d’une animation d’Hayao Miyazaki. «Pour moi, il n’est pas question de fantaisie ou de réalité, analyse le metteur en scène. À six ans, tu ne fais pas nécessairement la différence entre les deux, et le film adopte toujours le point de vue d’Hushpuppy. L’adulte a perdu son pouvoir d’imagination, mais pas l’enfant.»

La belle bête
Deux distinctions à Sundance, dont le Grand Prix du Jury, la Caméra d’Or à Cannes, qui récompense le meilleur premier film, des rumeurs incroyables alors que la saison des Oscars est loin d’être commencée : le pouvoir d’attraction de Beasts of the Southern Wild est grand, et les cinéphiles semblent incapables de résister à son charme. «Je pense que les gens aiment ce film parce qu’il a beaucoup d’âme, tente d’expliquer son réalisateur, Benh Zeitlin. J’ai toujours voulu faire un film qui possède la personnalité que j’aimerais avoir. J’aime les personnes qui sont fortes, qui sont braves, qui ont de l’humour, qui sont humbles, sauvages et libres. Hushpuppy a tout ça, et je crois que c’est une héroïne qui inspire les gens, qui fait en sorte que le public connecte aussi bien avec le film.»

Beast of the Southern Wild
En salle dès vendredi

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.