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Les jokes de papa sont mortes, vive GaboomFilms!

Photo: Josie Desmarais/Métro

Aujourd’hui, Métro propose une édition spéciale dans toutes ses rubriques sur le thème de l’enfance.

Connaissez-vous Kévin Marquis et Andrew Tchernilevskii, de GaboomFilms? Probablement pas. Et si on vous disait que ce sont sont les gars qui font des jokes de papa? Ah, là vous les replacez.

Kévin, 29 ans, et Andrew, 24 ans, ont fondé GaboomFilms, une chaîne YouTube anglophone, en 2011. Est arrivée en 2013 GaboomFilmsQC, son pendant francophone. Ils alimentaient plus ou moins régulièrement ces deux canaux avec des vidéos originales à l’humour absurde, voire douteux. Leur but? «On voulait être drôles, on voulait faire rire les gens. Il n’y avait rien de sérieux avec ça.» Ils n’avaient encore rien vu.

Leur première vidéo «jokes de papa» a été publiée le 5 août 2017 sur Facebook. Ça, c’est il y a moins de six mois. Depuis, elle a été vue 10 millions de fois. À la suite de la parution de ladite vidéo, les gars se sont fait offrir de participer au prochain Zoofest, de faire du stand-up comique, de créer une application mobile, d’avoir leur propre BD et de créer un jeu de table (ce qu’ils ont accepté de faire).

Leur succès a été fulgurant, de quoi leur donner le vertige. «On faisait tellement d’insomnie, c’était ridicule», avoue Andrew Tchernilevskii. «J’avais mal au cœur du succès. J’ai eu une première crise d’anxiété. C’était gros et vite», raconte Kévin Marquis. Depuis, ils ont tous les deux quitté leur emploi pour se consacrer à temps plein à leurs projets web.

Les deux vidéastes amateurs (ni l’un ni l’autre n’a étudié là-dedans) ont cependant eu plusieurs leçons à apprendre de cette nouvelle popularité vite gagnée. Kévin Marquis et Andrew Tchernilevskii ont été accusés d’avoir copié un concept qui existait déjà et d’avoir fait des profits grâce à cela. Ils ne le nient pas, mais ils tiennent à expliquer une chose : «On a sauté à pieds joints dans une zone grise. On est conscients qu’on a repris un concept [NDLR : celui de All Def Digital], mais combien de youtubeurs ne font que ça, reprendre les concepts des autres? […] On fait des efforts pour se dissocier et rester originaux», précise Kévin Marquis. C’est pourquoi ils ont ajouté à leurs vidéos un arbitre, qu’ils portaient des costumes et qu’ils pigeaient des questions.

La question que plusieurs se posent est celle-ci: où vont-ils chercher toutes ces blagues? De vous, principalement. La grande majorité des jokes lues dans les vidéos leur ont été envoyées sur les réseaux sociaux. «Ce sont des blagues qui sont connues au Québec. On les a corrigées et parfois reformulées pour qu’elles soient plus drôles», explique Kévin. «Une blague, ça appartient au folklore, donc personne ne peut dire: “Ça c’est ma blague.”»

«Andrew travaillait à la banque, moi à la Sûreté du Québec. Tu as un analyste de crédit et un policier qui font des jokes pour le fun.» – Kévin Marquis

L’année 2018 sera l’occasion pour eux de tourner la page sur ce chapitre important de leur existence sur le web. En effet, les gars de GaboomFilms veulent maintenant se consacrer à autre chose qu’aux vidéos de jokes de papa. «Présentement, pour qu’on fasse une autre vidéo “jokes de papa”, il faudrait qu’il y ait un événement ou quelque chose d’intéressant. On ne va pas en faire une pour en faire une», confirme Andrew. «On travaille présentement sur d’autres concepts», ajoute-t-il.

La raison principale de l’abandon de ce concept, qui a pourtant fait leur réputation, est simple: «N’importe quel artiste ne veut pas être identifié à une seule chose», tranche Andrew. «On a eu le réflexe de casser ça en mettant d’autres vidéos entre les «jokes de papa». On voulait montrer aux gens qu’on faisait autre chose», ajoute Kévin, même s’ils sont «super conscients que le prochain gros succès, ils ne l’auront peut-être pas tout de suite». S’ils ont en tête de présenter des projets pour la télé, les deux hommes ne comptent cependant pas abandonner leurs chaînes YouTube de sitôt.

«Au Québec, c’est plate parce qu’on dirait qu’il y a beaucoup de gens qui ne sont pas prêts à regarder des vidéos YouTube. Si ce n’est pas à la télé, ce n’est pas du vrai contenu.» – Andrew Tchernilevskii

Les Québécois qui pensent s’ennuyer des jokes de papa pourront se rabattre sur le jeu de société, paru plus tôt cet automne. Déjà, le jeu connaît un succès qui reflète bien celui que les gars ont obtenu sur le web. La première édition du jeu est pratiquement écoulée, et une deuxième plus grosse arrivera bientôt en magasin.

Dans un avenir pas trop lointain, Kévin et Andrew projettent de lancer des extensions du jeu, par exemple une version de cartes 18 ans et plus ou des cartes à thème.

 

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