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Les lettres de ma mère: hier encore…

Photo: Rapide-Blanc Distribution

Dans son tendre documentaire Les lettres de ma mère, Serge Giguère rend hommage à celle qui l’a mis au monde, mais également à toutes les mamans et au Québec d’antan.

Tout au long de sa carrière, qui couvre plus de quatre décennies, Serge Giguère a créé des films sur des personnages qui sont guidés par quelque chose de plus grand qu’eux. Pensons seulement au Mystère Macpherson et À force de rêves. C’est en adoptant le même angle qu’il nous présente sa propre mère, née au début du XXe siècle, qui a eu 11 loyers et 16 enfants en 22 ans.

À partir d’une centaine de lettres qu’elle a écrites à un de ses fils dans les années 1940 et 1950, le cinéaste fait œuvre de mémoire en racontant le quotidien de cette famille ordinaire, qui devient la métaphore d’un Québec pauvre sous l’influence du clergé. «Je trouvais ça important, de rappeler d’où on vient, évoque en entrevue le réalisateur. C’est une époque qui n’est pas si lointaine.»

Afin de recréer cinématographiquement le passé et d’y insuffler une énergie dramatique en sortant des schémas traditionnels, le metteur en scène bricole ses souvenirs à l’aide de photographies, de vieux films et d’objets. L’accumulation des détails sur cette existence prend alors forme à l’écran de façon fantaisiste. Sa famille est ainsi littéralement reconstruite, bien que ses véritables frères et sœurs participent au processus de recherche du passé.

«Si maman était là aujourd’hui, elle aurait son iPad et son iPhone.» – Serge Giguère, réalisateur

Grave et léger à la fois, aussi personnel qu’universel, Les lettres de ma mère rappelle évidemment l’héritage qui a été transmis. «Pendant le montage, je suis allé chercher plein d’archives sur l’époque, un petit bout sur La famille Plouffe, un autre sur Duplessis, se rappelle Serge Giguère. J’ai tout mis ça de côté pour rester proche des émotions de la vie de ma mère. On disait souvent ça avec Pierre Perrault, Arthur Lamothe et d’autres amis avec qui j’ai fait des documentaires: c’est primordial de donner la parole à ceux qui ne l’ont pas. Eux, ils ont vécu la Grande Dépression, l’après-guerre, le curé qui dit de faire des enfants. Tout ça, c’est nous.»

Infos
Les lettres de ma mère
À l’affiche dès le 16 mars.

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