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The Co(te)lette Film : à corps perdu

Photo: Denis Beaumont/Métro

Le nouveau festival Cinédanse Montréal frappe fort avec son œuvre d’ouverture, The Co(te)lette Film, où les pulsions et les désirs du corps féminin vibrent à l’unisson.

Il est facile d’imaginer l’accueil réservé à cette performance d’Ann Van Den Broek. Dans une salle plongée dans le noir, trois danseuses font monter le désir qui s’exprime autant physiquement que mentalement. Une ambiance sulfureuse et implacable se situant quelque part entre Showgirls et Fight Club et qui n’a laissé personne indifférent.

«La pièce est vraiment puissante, relève le cinéaste Mike Figgis, qui en assure l’adaptation cinématographi­que. Ann l’a approchée de façon très physique et personnelle. Je crois que les gens ne sont pas habitués à voir de tels portraits en danse. Habituellement, tout est beau, parfait, sécuritaire.»

Pendant les 60 minutes où s’échelonne The Co(te)lette Film, le corps remplace les mots. Cela n’empêche pas la démonstration d’aborder une multitude de sujets d’actualité, se soumettant à différentes interprétations. «Pour moi, le propos est très clair, explique le réalisateur, avec qui nous avons discuté sur les confortables coussins du hall de l’Excentris. C’est un redoutable commentaire artistique sur le pouvoir destructeur de la pornographie, sur sa répercussion sur l’image du corps des femmes.»

L’association entre Ann Van Den Broek et Mike Figgis semble aller de soi. Ce dernier est un électron libre, qui aime bien explorer la forme malgré quelques succès internationaux (son plus populaire étant Leaving Las Vegas, qui a permis à Nicolas Cage de remporter un Oscar). Il tenait toutefois à avoir le contrôle sur ce qu’il filmait pour pouvoir y insuffler sa propre vision créative.

«C’est du cinéma à l’état pur, note-t-il. J’adore filmer de près, de façon abstraite. Tu ne verras jamais la danse de cette façon-là.»

Celui qui est également musicien à ses heures ne s’est pas laissé convaincre de filmer en trois dimensions, comme Wim Wenders l’avait fait pour son documentaire Pina. «J’aime ma liberté de mouvement, filmer à deux caméras. Dès que tu tournes en 3D, ton temps n’est plus le même. Il est plus long, et des problèmes techniques apparaissent. Du coup, la maîtrise technique de la pièce devient plus importante que la pièce elle-même.»

Place à Cinédanse!
En plus de lancer les festivités ce soir avec The Co(te)lette Film, Cinédanse Montréal propose plusieurs activités qui se dérouleront jusqu’au 23 septembre.

Claude Bessy – la Brigitte Bardot de la danse – est en ville pour recevoir un hommage et elle est l’objet d’un documentaire. C’est d’ailleurs cette forme d’expression cinématographique qui est à l’honneur et qui permet de mieux saisir l’art de Balanchine, de Sidi Larbi Cherkaoui, de Jerome Robbins et de la regrettée Tanja Liedtke, que plusieurs considéraient comme la prochaine Pina Bausch.

Plus près de chez nous, Dave St-Pierre, Virginie Brunelle et Frédérick Gravel se retrouvent dans un essai réalisé par Guillaume Paquin, et Amelia d’Édouard Lock revient sur les écrans avec de nombreux invités-surprises. De quoi danser toute la fin de semaine!

Au cinéma Impérial jusqu’à dimanche
The Co(te)lette Film, en ouverture de CinéDanse
Ce jeudi à 19 h, en salle dès vendredi

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