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Napoléon en apparte: un souffle d’authenticité

Photo: K-Films Amerique

C’est une comédie romantique déjantée et sans prétention que propose Jeff Denis avec son premier long métrage, Napoléon en apparte. Qui eût cru que Napoléon Bonaparte allait devenir Napoléon en apparte? «J’ai un calepin de jeux de mots poches», laisse savoir en riant son sympathique réalisateur.

Son sens de l’humour particulier et celui de son coscénariste Philippe Savard se trouvent partout dans cette œuvre absurde, décalée et très écrite, qui transpose certains éléments de la vie du célèbre empereur français dans l’existence d’un Napoléon mésadapté (Jean-Michel Girouard) dont le cœur bat pour la belle Joséphine (Joëlle Bond).

«Cet humour est un peu une façon d’étudier l’ouverture des gens», explique le metteur en scène, adepte de bandes dessinées et de publicités.
Ces deux aspects forgent cette production qui devait à l’origine être une série web. Malgré un budget minime («on l’a fait avec du jus de bras et de l’huile de bras»), le cinéaste s’est lancé dans l’aventure avec ses amis, que ce soit ses «chums comédiens qui sont bons, mais à qui on ne donne pas souvent de chance» ou l’ancien groupe musical où chantait son amoureuse.

De quoi permettre à son créateur de se faire les dents sur un premier film, de s’amuser et d’inventer un univers fantaisiste qui lui est propre, qui regorge de cadres symétriques et de longs plans. «Tout est assumé, les bons coups comme les mauvais, admet Jeff Denis. Tu as beau avoir 46 ans, tu as encore des croûtes à manger. Tu restes un jeune “réal” tant que tu n’as pas fait 40 films.»

Personne ne s’est fait prier pour participer à cette «expérience où il fallait s’abandonner et faire confiance, relate Joëlle Bond, qu’on voit régulièrement au théâtre. Tu ne verras jamais quelque chose comme ça. C’est sans compromis. Je connais plein de scénaristes qui disent: “Tu écris, mais après ça passe par tellement de paliers, de compromis, que ce n’est plus tellement la série ou le film que tu as écrit.” Il faut encourager les ovnis et les affaires qui ne sont pas dans un moule.»

«Tout le monde est un peu plus grand que nature lorsque tu commences à le connaître.» –Jeff Denis, réalisateur de Napoléon en apparte

Effet papillon
Feuilles mortes, Ailleurs, Nelly et Simon: Mission Yéti et maintenant Napoléon en apparte : les cinéastes de la ville de Québec se décomplexent en offrant des films originaux. «Tout le monde tournait en même temps et il y avait beaucoup d’entraide, reconnaît Jeff Denis. Je pense que les gens sont tannés. Si on attend les subventions et les sous, on va attendre toute notre vie. À un moment donné, on le fait. Il y a eu un mouvement comme ça, une démocratisation du cinéma. Il faut trouver une façon de se réinventer et trouver du financement. Il faut arrêter de pleurer sur notre sort.»

Napoléon en apparte
À l’affiche demain

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