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Transit, tout un pari

Geneviève Vézina-Montplaisir, Métro

Christian de la Cortina n’a pas froid aux yeux. Le jeune homme a joué dans son premier film, Transit, qu’il a aussi écrit, réalisé et produit de façon indépendante. Lui et un ami producteur ont financé le projet à même leurs poches.

Et on ne parle pas ici de petit film intimiste dont l’action se déroule en huis clos et qui aurait nécessité peu de moyens, mais bien d’un film policier, avec voitures de luxe, scènes d’action, cascades et nombreux lieux de tournage.

Avec un budget de 150 000 $, Christian de la Cortina a relevé le défi avec la complicité d’acteurs de métier qui n’ont pas eu peur de se mouiller dans ce projet audacieux.

Parmi ceux-ci, on retrouve Julie du Page, la Valérie Nantel de Lance et compte, qui interprète dans Transit une policière de la GRC tentant, avec un agent double (Christian de la Cortina), de démanteler un réseau de voleurs d’autos de luxe. Et en plus de faire face à un bandit très bien organisé (Deano Clavet), les deux agents se font faire la vie dure par Jean-Pierre (Luc Morissette), un policier de la Ville de Montréal de 60 ans, qui ne veut que personne ne se mêle de l’enquête qu’il mène depuis des mois.   

À la lecture du scénario, Julie du Page a rapidement été séduite par le projet de Christina de la Cortina qu’elle ne connaissait pas du tout avant de se joindre à son équipe.

«J’ai trouvé que l’histoire était bien ficelée, explique celle qu’on pourra aussi voir dans le prochain film de Marc-André Forcier. Les personnages étaient bien campés aussi. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire avec mon personnage. On m’a vue dans des rôles de méchantes et je trouvais ça intéressant qu’on me voie dans autre chose. Dans un deuxième temps, c’est Christian qui m’a séduite, par sa fougue et son envie de vouloir mener son projet à terme. J’ai pensé que ça serait sympathique de tourner avec quelqu’un comme lui et je n’ai pas été déçue.»

Tournage indépendant
Le tournage de Transit s’est déroulé durant l’été 2007. Quelques scènes ont ensuite été refaites en février 2008, certaines pour des raisons esthétiques, d’autres pour renforcer une ligne dramatique qui avait une autre tangente au départ. Ces ajustements ont pu être effectués parce que le film était autogéré.

D’ailleurs, si le cinéaste, qui est diplômé de L’INIS, avait voulu passer par le chemin long et sinueux de la production financée par les institutions, il ne serait pas là aujourd’hui à discuter d’un film terminé.

«À la base, mon scénario, je l’ai présenté à deux ou trois compagnies de production, et elles étaient vraiment intéressées. Elles ont dit que c’était rare de trouver un bon scénario. Elles m’ont dit : « On est prêt à t’aider, mais ça va prendre deux ou trois ans. » Elles ont aussi tout de suite commencé à parler de casting et à regarder quel acteur vendait le mieux. En plus, on aurait fini par me dire : « Soit tu réalises, soit tu joues. » Moi, je voulais faire les deux.»

Christian de la Cortina, dont l’idole est Martin Scorsese, mais aussi le très polyvalent Woody Allen, déplore qu’au Québec, les artistes soient cantonnés à ne faire qu’une seule chose.

«Woody Allen écrit, joue, produit et réalise ses films, et il tourne aussi avec de grands comédiens. À l’INIS, on m’a toujours dit : « La journée où ça va marcher pour toi, c’est la journée où tu vas te concentrer sur une affaire », rapporte-t-il.  On m’a aussi dit : « Tu ne pourras jamais faire un film autogéré comme tu veux le faire. » Mais c’est quand même depuis l’INIS que je veux faire ce film.»

«C’est bizarre parce que c’est tellement pas logique avec le Québec, cette façon de penser des institutions, renchérit Julie du Page. Ici, si tu veux arriver à vivre, il faut que tu sois multidisciplinaire.»

Transit
En salle dès aujourd’hui

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