À l’école des Loco Locass

Loco Locass présente le vidéoclip de la chanson Secondaire.

En dehors du lock-out dans le LNH et de la corruption affligeant le monde de la politique municipale, peu de sujets ont autant occupé l’espace médiatique que l’intimidation en milieu scolaire au cours de la dernière année. Et s’il est un groupe qui se targue d’aborder les grands sujets de société dans ses chansons, c’est bien Loco Locass. On ne se surprendra donc pas de voir le trio évoquer, non sans un certain humour, ce délicat sujet dans le clip de Secondaire. Alors que le beau Batlam incarne l’étudiant populaire en polo Lacoste, les pauvres Chafiik et Biz revivent leurs années 1980 avec moins de panache, renouant avec les poussées d’acné et la coupe Longueuil.

Bousculés dans les corridors et ignorés par les filles, nos deux zigotos vivent leur secondaire comme un prisonnier purgerait sa sentence : en espérant que ça passera le plus rapidement – et avec le moins de heurts – possible.

Tous les clichés des films d’ados sont au rendez-vous, mais les Loco observent quelques cas sous le microscope, comme cet étudiant vietnamien solitaire qui donne à Biz l’occasion d’un couplet sur les difficultés d’intégration des immigrants en milieu scolaire (rassurez-vous, c’est moins lourd que le laisse supposer cette description).

Seule ombre au tableau : le groupe a voulu relier ses souvenirs du secondaire au récent conflit étudiant de manière assez peu subtile en faisant débarquer la police anti-émeute au beau milieu du bal des finissants. Était-il vraiment nécessaire d’inclure ces flics ultraviolents fonçant sur les nappes rouges tel un troupeau de taureaux en furie?

La mutation de Green Day
Mais que se passe-t-il donc avec Green Day? Encore grisé par le succès populaire et critique de son opus American Idiot, le groupe californien a décidé d’imposer à ses fans un ambitieux triptyque (les albums Uno!, Dos! et Tres!) plutôt que de se concentrer sur un seul disque, qui aurait sûrement été plus solide. Puis, entre deux séjours en désintox, on a vu le pauvre chanteur Billie Joe Armstrong «coacher» des participants de l’émission The Voice aux côtés de Christina Aguilera.

Et maintenant, au grand désespoir des fans de la première heure, voilà que la formation punk s’associe à la franchise préférée des adolescentes, Twilight.

En regardant le clip de The Forgotten, on se dit que le groupe a abandonné toute velléité révolutionnaire en se collant au modèle éprouvé qui consiste à faire alterner des images du film avec celles du groupe en prestation.

Un clip banal, sans passion ni originalité, qui illustre une ballade insignifiante. Après l’avoir visionné à quelques reprises, on en vient presque à souhaiter que Billie Joe se remette à boire.

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vendredi à 20 h 30