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Cinémania s'offre Costa Gavras

La 15e édition de Cinemania touche à sa fin. Pour l’occasion, les organisateurs ont préparé une
surprise de taille : convier le mythique réalisateur franco-grec Costa-Gavras à Montréal. Les cinéphiles de tout acabit seront heureux d’apprendre que le père de L’aveu et du Couperet sera présent ce samedi après-midi au cinéma Impérial pour parler de son travail, de ses thèmes de prédilection et de sa démarche créative.

Une classe de maître?
Une leçon de cinéma? Le metteur en scène dit plutôt qu’il va simple­­ment échanger avec son public.«Je vais essayer de ne pas parler beaucoup, de leur donner la parole et d’écouter leurs questions. Il y a un monde derrière chaque question. Et j’espère qu’ils feront des commentaires.»

Et le créateur d’Amen et de La main droite du diable n’est pas venu les mains vides. Il a apporté avec lui une nouvelle copie 35 mm de son célèbre chef-d’Å“uvre oscarisé Z, celui-là même qui l’a fait connaître des amants du 7e art et qui célèbre son 40e anniversaire cette année. «J’ai hâte de voir comment les gens vont réagir à un film et à une histoire qui a eu lieu à une époque si lointaine et qui est, à mon avis, toujours d’actualité, avec la justice et la manipulation de la police qui sont des événements permanents de notre société. »

Ses essais les plus remarqués, qui touchent à la politique et à la dénonciation du monde qui nous entoure (État de siège, Music Box, Missing…), sont issus d’un profond engagement qui est encore très fort en 2009, surtout en cette période économique moro­se et incertaine.
«Le capitalisme s’est exacerbé, il est devenu monstrueux, laisse entendre celui qui a débuté dans le métier avec Compartiments tueurs. Je crois qu’il oublie encore la majorité des gens. On dit que la crise est passée, mais ce n’est pas vrai, elle est encore là… Le monde n’est pas mieux, mais il faut demeurer optimiste. Quand on est très, très bas, il faut qu’on monte.»

L’odyssée
Ce n’est donc pas surprenant que sa dernière réalisation, Éden à l’Ouest, présentée à Cinemania mais toujours à la recherche d’un distributeur québécois, continue à naviguer dans les eaux du pamphlet social et traite de question d’identité et de lutte des classes. Ce nouvel essai, qui suit la quête d’un immigrant clandestin (Ric­car­do Scarmacio) dans une Europe stigmatisée, s’apparente à l’Odyssée d’Homère, tout en étant une des Å“u­vres les plus personnelles du metteur en scène, qui a quitté sa Grèce natale il y a de cela plusieurs décennies pour mettre le cap sur Paris.

«Le jeune homme du film vit une aventure que je connais en partie, révèle celui qui est également Président de la Cinémathè­que française. C’est-à-dire arriver dans un pays qu’on ne connaît pas du tout et se trouver face à des gens qui vous regardent d’une ma­niè­re particulière, enco­re plus lorsqu’ils découvrent que vous n’êtes pas des leurs. Ce regard des autres vous poursuit tout le temps.»

Éden à l’Ouest
Au cinéma Impérial
Aujourd’hui à 13 h et 16 h 30 en présence du réalisateur

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